Le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne sera bientôt éclairé grâce à du biodiesel provenant du recyclage d'huiles de friture. Le projet a été présenté lors de la signature de la convention Territoire à énergie positive et qui devrait permettre de valoriser ces déchets alimentaires. Explications.

C'est un projet inédit de valorisation qui est lancé par la métropole de Saint-Etienne : l'alimentation du groupe électrogène du stade Geoffroy-Guichard grâce à du biodiesel provenant… du recyclage d'huiles alimentaires. "Sur le territoire, nous ne faisons pas grand-chose des huiles de friture, elles partent pour être retraitées à l'étranger, souvent en Allemagne ou en Espagne, et on s'est dit, pourquoi ne les récolterions-nous pas ?", s'est interrogée Sylvie Fayolle, vice-présidente de Saint-Etienne Métropole (SEM), en charge du développement durable.

 

Le projet de valorisation des déchets, a été présenté à la ministre de l'Ecologie le 9 septembre 2015, dans le cadre de la signature de la convention du Territoire à énergie positive. L'initiative permet en effet de créer de l'activité sur place en instaurant un principe d'économie circulaire, et évite l'emploi de camions pour transporter les huiles vers les pays limitrophes, réduisant d'autant les rejets de CO2. Afin de récolter les déchets alimentaires auprès des établissements de restauration collective, la métropole a choisi de faire appel à une association locale, Ondaine Agro, qui pratique la réinsertion professionnelle par la production de compléments alimentaires pour les animaux. "Ce serait dommage de continuer à aller dépenser des milliers de litres de gasoil pour faire traiter des huiles à l'extérieur, et ceci est valable pour toute l'économie. Si l'on arrive à relocaliser, cela ne peut qu'être positif pour l'emploi et le climat", note Thierry Bruyère, le directeur de l'association.

 

Allez les verts !

 

 

L'investissement, estimé à 170.000 euros, comprendra l'achat d'une machine transformant les huiles usagées en biodiesel compatible avec le groupe électrogène alimentant l'éclairage du stade. Ce coût sera en grande partie couvert par la subvention obtenue dans le cadre de la labellisation du Territoire à énergie positive. Une fois la machine en service, les premiers essais devraient être menés au mois de février ou de mars 2016, le but étant que le système soit parfaitement opérationnel pour les matches de l'Euro 2016, en juin.

 

L'initiative verte n'est pas une première pour le stade stéphanois. En effet, depuis l'été 2007, la toiture de la tribune officielle du stade a été recouverte de 2.600 m² de panneaux photovoltaïques, pour constituer la plus grande centrale solaire en toiture de l'époque. D'une puissance de plus de 216 kWc, elle fournit annuellement 206.000 kWh. Malgré les importants travaux de rénovation entrepris, les capteurs photovoltaïques ont été réintégrés à la demande de la SEM. Et un récupérateur d'eau de pluie a été installé en 2012, permettant de couvrir la quasi-totalité des besoins en eau de la pelouse. Plus que jamais, le Chaudron est un stade "Vert" !

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