En 2005, le secteur du BTP devrait connaître une croissance d’environ 3%, permettant la création de près de 10.000 emplois. Cette tendance devrait se poursuivre en 2006, même si des incertitudes demeurent.

"Le BTP va bien, c’est certain" affirme Laurent Bonhoure, conseiller sectoriel BTP chez l’assureur-crédit Euler Hermes SFAC. La production en volume - qui affichait une progression de 2,4% à fin décembre 2004 -devrait croître sur le même rythme dans les prochains mois pour atteindre +3% en mars 2005. A partir de cette date, cette progression devrait toutefois être moins important tout en étant positive. Euler Hermes SFAC pronostique une croissance de 1,3% à fin 2006.
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) - qui table sur une progression voisine de 2,9% en 2005 de l’industrie du bâtiment - note trois grands mouvements : une forte progression des travaux dans le logement neuf (+6,6%), une quasi-stabilisation de l’immobilier d’entreprise neuf (+1,3%) et une légère croissance du secteur de l’entretien (+1,7%).
Selon la FFB, cette croissance "devrait permettre la création de 10.000 emplois supplémentaires en moyenne annuelle, voire 20.000 en y incluant le travail intérimaire".
Les prix, qui ont affiché une hausse de 4% en septembre 2004, devraient décroîtrent progressivement pour ne progresser que de 1,6% à la fin de l’année 2006.

Cette situation "très satisfaisante" du marché ne doit pas occulter quelques sujets qui restent soit dans une totale incertitude (la TVA à taux réduit), soit très préoccupants. Il en est ainsi des prix des loyers de bureaux qui ont encore baissé de 4 % en 2004, faisant suite à une période de baisse de 4 ans. "Dans ce domaine, la demande de la part des entreprises n’est pas vraiment repartie, celles-ci font encore souvent preuve d’une logique défensive, elles rationalisent bien plus qu’elles n’étendent leurs bureaux" constate Laurent Bonhoure.

De même, la construction de bâtiments industriels reste en berne et la croissance de l’activité du secteur des travaux publics devrait se ralentir en 2005 par suite d’une réduction des investissements de l’Etat et une moindre dépense consacrée aux travaux routiers et autoroutiers.

L’arrivée des premiers contrats en partenariat-public-privé (PPP) devrait modifier quelque peu la donne. "Des entreprises moyennes voire petites souhaiteront décrocher les contrats PPP, mais certaines éprouveront des difficultés à obtenir les montants de caution nécessaires (jusqu’à 150 % du coût des contrats). Elles seront donc poussées à se regrouper" estime Laurent Bonhoure.
D’une manière générale, l’assureur-crédit estime que, "malgré une situation plus que satisfaisante du secteur", le nombre de défaillances ne se réduira pas. "L’atomisation de la profession, les difficultés de transmission de multiples petites entreprises artisanales reposant sur la réputation technique de leurs chefs, la qualité de gestion de celles-ci encore très perfectible et le nombre élevé de créations récentes sont les facteurs expliquant un taux de défaillance qui reste élevé" précise-t-il.

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