Chiffres de la construction, délais de paiement, annonces de l'Elysée… Le président de la Fédération française du bâtiment a largement commenté l'actualité mardi au cours d'une rencontre avec la presse. Détails.

Après avoir dressé un tableau plutôt positif de l'année qui vient de s'écouler - « qui se soldera par une réduction de l'activité de seulement 1% en volume » - Didier Ridoret s'est vu contraint de qualifier 2009 « d'année de tous les dangers ». Il a ainsi repris le chiffre de -6% correspondant au retrait de l'activité en volume par rapport à 2008, avec une distinction entre le marché de l'entretien-rénovation (50% de l'activité du Bâtiment), qui devrait connaître une quasi-stabilité « sous réserve que les tout premiers effets du Grenelle de l'environnement se manifestent rapidement » et celui de la construction neuve, où le recul est plus marqué (-12.3%) tant dans le résidentiel public ou privé que le logement. Si toutes ces données se confirmaient, cela pourrait entraîner, en 2009, une perte de 25.000 à 30.000 équivalents temps plein en solde net, intérim y compris !

Période de voeux

Toutefois, tout n'est pas si noir et la FFB travaille actuellement sur plusieurs chantiers pour que l'activité maintienne le cap. Ainsi, le Président Ridoret a formulé deux vœux. Le premier concerne la pérennité de la TVA à 5.5% au-delà de son échéance à fin 2010. Et, d'autre part, que l'Etat et certaine de ses effets d'annonce ne viennent pas aggraver la situation. Parmi les sujets de discorde, l'accès à l'assurance-crédit - « que les Pouvoirs Publics concrétisent dès jeudi les annonces faites par le Président de la République le 23 octobre dernier », assène Didier Ridoret ; ainsi que la fameuse question des délais de paiement, pour laquelle aucun accord n'a pour l'instant été signé. La FFB a rappelé le danger et les risques que cela représenteraient pour bon nombre d'entreprises du bâtiment, précisant que la BTP-Banque a simulé l'impact de la LME, « faisant ressortir que 8% des entreprises pourraient déposer le bilan à très brève échéance ». A ce sujet, les négociations continuent et une nouvelle et ultime proposition de calendrier a été évoquée : 70 jours en 2009 ; 65 jours en 2010 ; 50 jours en 2011 et 45 jours en 2012. « Le but est de signer un accord avant le 10 décembre prochain », a précisé le Président.

Grenelle : une urgence !

De même, dénonçant des réformes qui ne devront pas être faites « à la hussarde » et l'amoncellement d'amendements, contre-amendements ou sur-amendements « qui ont émaillé les débats autour du « nichage » des aides fiscales à l'occasion du projet de loi de finances pour 2009 », Didier Ridoret a cependant laissé entrevoir quelque espoir pour l'année prochaine. Insistant à nouveau sur l'importance de la rapidité de mise en application des mesures du Grenelle - et notamment de l'éco-PTZ, qui prendra le relais du feu Pass-Travaux - et apportant son soutien à des mesures qui devraient relancer la construction, comme la récente proposition de Christine Boutin sur une TVA à 5.5% sur les logements neufs, le Président de la FFB a conclu sur une note positive : « Si l'éco-PTZ est instauré à bref délai, nos prévisions plutôt pessimistes pourraient très probablement et heureusement être démenties ».

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