INTERVIEW. Alors que le texte encadrant la baisse des loyers dans le logement social doit être examiné ce 2 novembre par les députés, le président de la fédération des offices pour l'Habitat (FOPH), Alain Cacheux, ne veut pas en entendre parler et dit travailler à d'autres solutions.

Ce jeudi 2 novembre, le fameux article 52, tant décrié par les bailleurs sociaux, doit être examiné à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2018. Et sur le sujet, Alain Cacheux, président de la fédération des OPH, n'y va pas de main morte qualifiant même cette mesure de "tentative d'assassinat" et continue donc de réclamer son retrait. Selon lui, "beaucoup sont en train de s'apercevoir que cet article 52 est contre-productif". Contacté par Batiactu, Alain Cacheux explique pourtant qu'il "voit bien quels pourraient être les éléments d'un accord" mais regrette de constater que cela "traîne". Le président de la fédération des OPH estime qu'il y a "des solutions plus intelligentes" sur lesquelles les organismes sont en train de travailler. "Et nous pourrions aller relativement vite", nous dit-il.

 

 

Des pistes de réflexion à l'étude

 

Une des pistes possible serait que "sur le forfait charge, il y ait un travail qui soit mené de sorte à inciter tous les organismes à se lancer encore plus que maintenant vers la réhabilitation énergétique". Ce qui serait "plutôt intelligent comme dispositif", selon lui, puisque que cela permettrait de ramener quelques centaines de millions d'euros. Autre piste envisager : celle d'une "modeste contribution aux revenus locatifs par exemple qui pourrait ramener environ 250 millions d'euros, à la seule condition qu'elle soit inversement proportionnel à la charge sociale des organismes". Il tient à rappeler qu'il préside une fédération où 54% des locataires bénéficient des APL mais qu'il n'est pas pour autant question que cela pèse sur ceux qui en ont moins.

 

Et puis sur le solde, "si on veut arriver à un milliard, on pourrait ajouter un peu de tva sur la construction neuve", imagine-t-il. Par exemple, passer la TVA de 5,5 à 10% sur la construction neuve, permettrait de "digérer plus facilement la perte des ressources brutales que représenterait une compensation intégrale de la baisse des APL sur l'exploitation". Car aujourd'hui, la difficulté rencontrée par les bailleurs porte sur les excédents de leurs comptes d'exploitation correspondant à ce qu'ils peuvent apporter dans les constructions neuves ou les réhabilitations.

 

Rester unis pour obtenir des résultats

 

 

Pour illustrer la mesure du choc "que l'on veut leur imposer", Alain Cacheux rappelle que sur l'année 2015, l'ensemble des offices a dégagé des capacités d'investissement, ou d'auto-financement, de 980 millions d'euros. "Si on applique une mesure de perte de ressources de 60 euros en moyenne par mois et par locataires APLisés, on est à 822 millions d'euros", a-t-il calculé ajoutant que "c'est plus de 85% de notre capacité à participer au choc de l'offre dont on est privé".

 

Si des pistes de réflexion sont à l'étude, qu'en est-il du dialogue avec le gouvernement ? "Le dialogue est dans la culture du monde HLM", insiste Alain Cacheux qui dit être "prêt au dialogue, à le renouer". Prêt oui mais "à la condition d'évoquer les "vraies" questions" et il le répète : "nous ne pouvons accepter plus d'un milliard d'euros". Pour l'heure, il compte bien maintenir "la pression". La mobilisation de l'ensemble des acteurs du secteur se poursuit et un comité exécutif de l'union des HLM est d'ailleurs prévu le 8 novembre prochain. "Ce sont des étapes importantes car nous obtiendrons des choses que si nous restons unis", conclut-il.

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