Avec déjà 182.000 auto-entreprises créées depuis janvier, le régime lancé afin de simplifier la création d'entreprises contribue largement à faire évoluer le nombre de nouvelles sociétés. Mais malgré les nombreuses demandes des organisations du bâtiment, le secrétaire d'Etat chargé des PME a déclaré que ce secteur ne serait pas exclu du dispositif, comme le réclamait notamment la FFB.

Porté par l'augmentation des auto-entrepreneurs, le nombre de créations d'entreprises est reparti à la hausse avec +5,8% en juin par rapport au mois précédent, selon les données de l'Insee (+29,6% sur un an). Cette évolution est due notamment à l'activité de la construction, en augmentation de 16% par rapport au mois de mai. Sur un an, cette hausse est de 7%. Le secteur immobilier enregistre également une belle hausse sur un mois (+10,7%), en revanche leur nombre de créations d'entreprises sur un an chute de 11%.

 

Mis en place depuis un peu plus de six mois, le statut d'auto-entrepreneur a déjà séduit 182.000 Français, selon le bilan rendu public par le secrétaire d'Etat chargé des PME, Hervé Novelli. Lancé en début d'année, ce régime a pour objectif de simplifier et populariser la création d'entreprise avec des démarches simplifiées. Salariés, chômeurs, retraités ou étudiants peuvent en effet développer une activité à titre principale ou complémentaire pour augmenter leurs revenus. Et sur tous ces auto-entrepreneurs, 165.000 créent leur entreprise pour la première fois.

 

12% d'auto-entrepreneurs dans le bâtiment
Mais les organisations du bâtiment, telles que la Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment (Capeb) et la Fédération française du bâtiment (FFB) continuent de demander que le secteur soit exclu de ce dispositif «car celui-ci constitue une attaque directe contre les artisans du secteur», a réitéré mardi Didier Ridoret, le président de la FFB. «Cela constitue une distorsion de concurrence vis-à-vis des artisans qui souffrent déjà énormément du ralentissement économique». En effet, ce nouveau statut permet de payer les impôts et cotisations sociales avec un taux forfaitaire unique, et sur la base du chiffre d'affaires réalisé par la société. A l'heure actuelle, 12% des auto-entreprises concernent l'activité du bâtiment.

 

Le bâtiment n'aura pas gain de cause
Alors que les organisations réclament depuis janvier le retrait du bâtiment du statut d'auto-entrepreneur et qu'elles ont plusieurs fois rencontré Hervé Novelli à ce sujet, ce dernier s'est montré mardi sans concession : «On a bien marché sur la lune. Tout est possible, mais pas pour moi», a-t-il déclaré. Suite à une réunion en juin dernier avec l'Union professionnelle artisanale (UPA) qui demandait des aménagements pour les entreprises artisanales, Hervé Novelli avait pourtant affirmé que pour que ce régime «puisse perdurer, il doit être accepté par tous. Je suis le Ministre des artisans, et je veux que les réformes que je mets en place soient comprises et soutenues par les artisans, car c'est la condition de leur efficacité dans la durée».

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