Conclu en 1993 avec Aguas Argentinas, une filiale du groupe français Suez, et le gouvernement argentin, le contrat de concession de distribution d'eau potable et de traitement des eaux usées dans le grand Buenos Aires vient d'être résilié. Une décision prise après plusieurs mois de discussion !

Le gouvernement argentin a justifié sa décision en affirmant qu'Aguas Argentinas n'avait pas respecté les termes du contrat de concession, notamment en matière d'investissements et de qualité de l'eau potable, a indiqué lors d'une conférence de presse le ministre argentin de la Planificacion Julio De Vido, en charge du dossier Aguas au sein du gouvernement.

Julio De Vido a accusé notamment Aguas Argentinas de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour éliminer une trop quantité de nitrates dans l'eau potable distribuée à certains endroits de la région de Buenos Aires.

Cette décision intervient après plusieurs mois de vaines discussions entre le gouvernement et Aguas Argentinas pour trouver un repreneur, suite à la décision prise par le groupe Suez en septembre dernier de se retirer d'Argentine, faute d'accord sur de meilleures conditions financières.

Une nouvelle entreprise, baptisée AYSA, Aguas et saneamiento argentino S.A (Eaux et assainissement), contrôlée à 90% par l'Etat argentin et à 10% par le personnel, va remplacer dès mardi Aguas Argentinas en reprenant ses actifs et l'intégralité de son personnel, a précisé Julios De Vido.

La nationalisation de fait de la distribution d'eau potable et du traitement des eaux usées à Buenos Aires vient mettre un point final à un dossier qui depuis près de trois ans empoisonne les relations entre la France et l'Argentine.

Après la dévaluation de 70% du peso en 2002, Suez avait réclamé une hausse des tarifs pour en compenser les effets et tenir compte de l'inflation.

Le président argentin Nestor Kirchner s'y est toujours refusé, accusant de son côté l'entreprise de ne pas avoir investi suffisamment comme elle s'y était engagée, privant ainsi d'eau potable une grande partie des Argentins vivant en périphérie de la capitale.

Julio De Vido a ainsi affirmé que 42% des habitants de La Matanza, immense quartier déshérité aux portes de Buenos Aires où vivent quelque 1,3 million de personnes étaient privés d'eau potable.

Aguas Argentinas assure de son côté avoir investi 1,7 milliard de dollars et permis à plus de deux millions d'Argentins d'avoir accès à l'eau potable depuis 1993.





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