Soucieuse de donner aux architectes européens une identité commune, Katarina Nilsson, la nouvelle présidente du conseil des Architectes d'Europe (CAE), ne considère pas moins que l'architecture est, et restera, locale.

Depuis le début de l'année, l'architecte suédoise Katarina Nilsson préside le Conseil des Architectes d'Europe, pour une période d'un an, devenant ainsi la première femme dans cette fonction depuis la fondation du CAE en 1990.

Ce mandant s'inscrit dans la ligne de la Résolution du Conseil Européen de 1991 sur la "Qualité architecturale dans l'environnement urbain et rural" qui souligne les caractéristiques communes partagées par les villes et les agglomérations en Europe, ainsi que l'importance de la continuité historique, la qualité des espaces publics, la mixité sociale et la richesse de la diversité urbaine.
Katarina Nilsson indique qu'elle "concentrera le travail au CAE sur ces valeurs, tout en veillant à maintenir, voire à créer, des conditions cadres adéquates pour les architectes européens, au niveau légal, financier et culturel". "Le but est d'améliorer les conditions de vie de la société dans son ensemble" précise-t-elle.

Le cadre dans lequel les architectes travaillent aujourd'hui devenant de plus en plus européen, l'enjeu le plus important pour le CAE est "d'influencer le processus de décision des Institutions européennes en vue d'assurer un développement positif de l'architecture à travers l'Europe". Mais Katarina Nilsson a également souligné que l'architecture, dans une large mesure, est et restera locale. "Vu qu'il y a toujours un genus loci à considérer, le client peut représenter une corporation internationale et être un acteur global, mais les utilisateurs des bâtiments ont toujours une relation étroite avec le lieu même, outre que les matériaux et les composants des bâtiments sont rarement transportés sur de longues distances" poursuit-elle.

Cette vision n'empêche pas le Conseil des Architectes d'Europe de vouloir élargir son champs d'action au maximum. "Les réalités et les faits, tels que, par exemple, les normes architecturales et les standards d'enseignement, ou encore les exigences légales, comme les questions liées aux marchés publics ou à l'inscription, sont aussi importants que la promotion des valeurs culturelles d'une architecture de haute qualité" indique le communiqué du CAE.

Pour l'heure, le CAE s'est néanmoins fixé des priorités comme le maintien d'un haut niveau de formation en architecture en sauvegardant les principes de la Directive "Architectes" sur la reconnaissance mutuelle des diplômes (établissement et prestation de services trans-frontières), le développement du commerce des services d'architecture, notamment entre l'Union européenne et les USA, et la formulation de recommandations politiques pour un développement urbain durable.

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