ARCHITECTURE. Après un an à la tête du Conseil régional de l'ordre des architectes d'Ile-de-France (Croaif), Christine Leconte a fait valoir sa volonté de peser davantage dans les débats qui concernent l'aménagement du Grand Paris, et d'instiller qualité du bâti et cadre de vie dans les sphères décisionnelles.

Si peu des demandes des architectes ont été intégrées au texte de loi Elan, la mobilisation du Croaif a révélé une sensibilisation bien plus importante des collectivités à l'égard de la qualité du bâti et du cadre de vie en Ile-de-France. « Nous ne nous attendions pas à un tel soutien des élus », s'est réjouie Christine Leconte le 9 novembre dernier lors d'un bilan de sa première année de mandat.

 

Le Conseil œuvrera désormais « à se focaliser sur la manière dont s'appliquera la loi Elan dans la réalité ». Mais sa présidente relève d'ores et déjà « des craintes » des élus quant au texte législatif. Une frilosité qu'elle illustre à l'échelle nationale par « la baisse de 10% dans la délivrance de permis de construire », révélée par les derniers chiffres du ministère de la Cohésion des territoires.

 

Alors que la mobilisation contre la loi Elan a émaillé la première année de mandat de Christine Leconte, cette dernière a développé son bilan, marqué par une présence plus forte au sein des institutions franciliennes, des services de l'Etat jusqu'à la Métropole du Grand Paris. « Nous avons renforcé notre présence auprès du Préfet de Région, nous l'avons alerté sur le Grand Paris, les risques liés aux inondations, ou les aménagements commerciaux. Il y a des points de vigilance qui restent à améliorer », estime la présidente du Croaif.

 

Comité scientifique

 

Le Conseil régional veut aussi porter sa voix dans les débats métropolitains, dans le cadre des appels à projets innovants « Inventons la métropole », « afin de renforcer la présence d'experts sur la qualité des usages ». Lors d'une rencontre avec Paul Mourier, directeur général des services de la Métropole du Grand Paris, Christine Leconte dit avoir de nouveau appuyé l'idée d'un comité scientifique. « Ce conseil pourrait intégrer des sociologues, écologues, économistes mobilisés sur les questions liées à la construction, l'urbanisme et l'habitat », développe celle qui estime que face « à des prix du logements beaucoup trop élevés, la MGP devrait travailler sur la question du bien vivre ensemble ».

 

Selon elle, l'instance métropolitaine pourrait se saisir davantage de la problématique du logement francilien, « à l'heure où sept habitants sur dix souhaitent quitter la Région ». Christine Leconte avance notamment l'idée « de chartes de plafonnement du foncier, qui seraient signées par les promoteurs », et intégrées au cahier des charges des futurs volets d'« Inventons la métropole ».

 

Ces concours qui prônent l'innovation pourraient également s'appliquer à du patrimoine existant, « notamment dans des quartiers situés sur le périmètre d'une opération de requalification des copropriétés dégradées », comme celles du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois ou de Grigny 2.

 

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