TEMOIGNAGE. Les architectes chargés de la rénovation de la tour Grenfell, qui a abouti au sinistre de juin 2017, ont témoigné dans le cadre de l'enquête publique. Il en ressort notamment que le professionnel chargé du projet n'avait jamais travaillé sur des projets de tours résidentielles.
L'architecte en charge de la rénovation de la tour Grenfell, ravagée par un meurtrier incendie en juin 2017, a déclaré qu'il n'avait pas, au moment des faits, d'expérience dans le domaine des tours résidentielles. Ces propos, avancés lors de l'enquête publique autour du sinistre, et ont été rapportés par le Guardian. Le dirigeant de l'agence d'architecture, Studio E, a précisé que s'il y avait eu une procédure d'appel d'offres, sa société n'aurait probablement pas été choisie du fait précisément de ce manque d'expérience.
Le maître d'œuvre chargé du projet a également signalé qu'il n'avait pas connaissance des caractéristiques des panneaux d'aluminium composite avec une âme en polyéthylène (ACM-PE) et de leur réaction au feu. Des courriels publiés lors de l'enquête prouvent également que les architectes ne s'estimaient pas assez bien rémunérés pour mener leur mission à bien. Le montant des honoraires avait visiblement été diminué, dans la mesure où le maître d'ouvrage aurait demandé de limiter les coûts afin de n'avoir pas à passer par une procédure d'appel d'offres.
L'architecte en charge de la rénovation de Grenfell a également précisé que durant la rénovation de la tour il ne s'était pas familiarisé avec les exigences de la réglementation en matière de résistance à la propagation du feu ; il a précisé n'avoir pas connaissance non plus des systèmes d'obturation de lames d'air, censés ralentir, voire empêcher la propagation des flammes dans le cadre d'un bardage avec lame d'air.
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