L'inquiétude grandit chez les employés d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) : le redémarrage du haut-fourneau P6, à l'arrêt depuis le début du mois d'octobre, initialement envisagé pour janvier 2012 n'interviendra finalement pas avant la fin du premier trimestre de l'année. Les syndicats appellent à une mobilisation européenne le 7 décembre 2011 dans l'ensemble des sites de la société pour dénoncer « la casse industrielle ».

La production du haut-fourneau P6 de l'usine ArcelorMittal de Florange ne reprendra pas en janvier 2012. La direction du groupe a annoncé que l'extinction de la filière liquide, initialement présentée comme provisoire au début du mois d'octobre, sera prolongée. Un éventuel redémarrage interviendra, au mieux, avant la fin du 1er trimestre de l'année prochaine. Des mesures de chômage partiel vont donc concerner une partie des 2.800 salariés du site mosellan, déjà durement touchée : en effet, le haut-fourneau P3 est à l'arrêt depuis le printemps dernier tandis que la ligne d'étamage de la division Packaging est elle aussi fermée de façon temporaire.

 

Pourtant, Lakshmi Mittal (p-dg du groupe), rencontré par le ministre de l'Industrie, Eric Besson, à Bruxelles au début du mois de novembre, a annoncé qu'il n'avait pas l'intention de fermer l'usine de Florange. Les mises en veille seraient justifiées par une optimisation des flux et un alignement des capacités de production en fonction de la demande, avec une concentration de la production sur les sites les plus performants. L'entreprise engagerait même 4 millions d'euros dans la maintenance des installations mosellanes. Mais l'espoir de tous les employés repose maintenant sur la décision européenne de soutenir le projet de production d'acier à faible émission de CO2 « Ulcos » (Ultra Low Carbon Dioxyde Steelmaking), grâce à un procédé de captage et de stockage en sous-sol du gaz à effet de serre. Un projet qui nécessiterait l'investissement de 600 M€ partagés entre l'industriel (100 M€), l'Etat français (150 M€) et l'Union européenne (250 M€). Cependant, la décision communautaire ne devrait intervenir qu'à l'été 2012, à un moment où l'hypothétique redémarrage du haut fourneau sera devenu techniquement problématique. Les syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE/CGC) estiment que plus d'un millier d'emplois sera menacé en Lorraine si la fermeture de la filière liquide devenait définitive. Des syndicats qui estiment par ailleurs que le site, totalement intégré, est compétitif et produit des aciers de qualité.

 

Le groupe indien a annoncé des résultats en hausse, au 3e trimestre de l'année, avec un résultat opérationnel de 1,8 millard d'euros (en hausse de 11,4 % par rapport à la même période l'année précédente). L'entreprise est lancée dans un vaste programme de réduction de coûts, sur une base annuelle de 2,85 milliards d'euros (fin du 3e trimestre 2011) avec un objectif de 3,6 milliards d'euros d'économies à la fin de 2012. Elle a l'intention de fermer deux hauts-fourneaux, une installation d'agglomération, une aciérie et des installations de coulée à Liège en Belgique.

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