VIE DES ENTREPRISES. Une première étape vient d'être franchie dans le feuilleton mettant en scène Veolia et Suez. En effet, Engie vient de céder 29,9% des parts de Suez à Veolia. Ce dernier veut désormais lancer des discussions avant de déposer une offre publique d'achat.

C'est fait. Après plusieurs semaines de tergiversations, Engie a cédé 29,9% des parts de Suez à Veolia pour 3,4 milliards d'euros. Une opération qui ne s'est pas faite sans mal. De nombreux rebondissements ont jalonné cette transaction.

 

Ainsi, jeudi dernier, un nouvel acteur, Ardian, avait fait son apparition laissant entrevoir un espoir aux collaborateurs de Suez, réfractaire au projet de Veolia. Mais le fonds d'investissement s'est finalement désisté. Résultat, Engie a vendu ses parts ce lundi 5 octobre, et ce malgré un vote négatif de la part de l'Etat, un de ses actionnaires à hauteur de 22%, ainsi que l'abstention de deux membres de la CFDT. "Je suis très heureux déposer aujourd'hui en France la première pierre d'un super champion mondial de la transformation écologique. C'est une magnifique opportunité pour les salariés, les clients et les actionnaires des deux groupes, et c'est un projet qui sert la France et qui sert la planète", a indiqué Antoine Frérot, le PDG de Veolia. Il veut désormais lancer des discussions afin de pouvoir lancer une offre publique d'acquisition sur le solde du capital de Suez et finaliser le rapprochement des deux entreprises. "(…) cette offre ne sera pas lancée sans avoir obtenu au préalable un accueil favorable du conseil d'administration de Suez", peut-on lire dans un communiqué.

Suez toujours opposé à un rapprochement

De son côté, Suez rejette toujours ce projet. Dans un communiqué le groupe déclare avoir pris acte de cette opération, mais elle souligne le caractère "hostile et dans des conditions inédites et irrégulières". Le spécialiste de la gestion des déchets "confirme qu'il mettra en œuvre tous les moyens à sa disposition pour préserver les intérêts de ses salariés, de ses clients, et toutes ses parties prenantes, notamment pour assurer un traitement égalitaire et juste de tous ses actionnaires, et éviter une prise de contrôle rampante ou un contrôle de fait".

 

Pour rappel, Veolia souhaite se rapprocher de Suez pour donner naissance à un géant de la gestion des déchets et de l'eau. Le projet envisagé s'inscrit autour de cinq axes stratégiques : une expertise et une offre commerciale consolidées, une capacité d'innovation démultipliée, des positions géographiques renforcées, un rapprochement naturel, une opération créatrice de valeur pour l'ensemble des parties prenantes. Afin d'éviter les problématiques de concurrence ciblée, Veolia évoque un acquéreur potentiel pour les activités de Suez Eau France : Meridiam, entreprise française de gestion d'infrastructures. Si le projet couché sur le papier semble structuré, Suez le rejette et compte bien conserver son indépendance. Le groupe craint que "l'offre de Veolia génère des préoccupations sur l'avenir des activités de traitement et de distribution de l'eau en France et sur l'emploi au regard du montant des synergies espérées".

 

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