A l'appel du président de la FNTP Bruno Cavagné, plusieurs milliers de chefs d'entreprises et salariés des travaux publics ont manifesté ce mardi partout en France pour interpeller une fois de plus les pouvoirs publics sur la chute des commandes des collectivités locales qui fait craindre au secteur une hécatombe en matière d'emplois.

Deux semaines après les professions réglementées, c'est au tour des entreprises de travaux publics d'avoir fait éclater leur colère sur l'ensemble du territoire. Près de 2.000 manifestants à Paris selon les organisateurs, 1.500 à Toulouse, 1.000 à Bordeaux et à Marseille et enfin environ 650 personnes à Orléans, 400 à Lille et à Tours, entre 400 et 800 à Strasbourg : c'est une première dans l'histoire de la Fédération des Travaux publics.

 

"Oui c'est important de manifester", nous signale Bruno Cavagné, président de la FNTP aux côtés de Patrick Bernasconi, son prédécesseur. Nous alertons les pouvoirs publics sur cette crise sans précédent que traverse le secteur. Pour relancer la machine au plus vite, on souhaite la mise en œuvre rapide du plan de relance autoroutier, du remboursement anticipé de la TVA, et de la surtaxe de 2 centimes d'euros sur le diesel."

 

Manifestation de la FNTP
Manifestation de la FNTP © S.C.Batiactu
"Des gestes forts à venir", Carole Delga

 

Bruno Cavagné, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics ainsi que plusieurs centaines d'employés et entrepreneurs du secteur mais aussi des élus locaux, manifestaient place du président Edouard-Herriot, à Paris, près de l'Assemblée nationale, afin d'interpeller les députés qui commençaient à discuter mardi du projet de loi de finances 2015. Ils en ont profité pour interpeller à Carole Delga, secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Artisanat, dépêchée par le Gouvernement pour les écouter. "Le Premier ministre comprend votre colère et des gestes forts sont prévus pour relancer l'investissement et les infrastructures", a-t-elle indiqué dans un concert de sifflets.

 

Et d'ajouter : "Nous travaillons à la mise en place d'un dispositif pour financer les infrastructures. Et il y aura bien un volet investissement fort dans les contrats de projet Etat-Régions."

 

"Nous vivons une crise sans précédent depuis sept ans, nous avons perdu 30.000 emplois et si rien n'est fait, nous risquons d'en perdre 60.000 d'ici 2017", a expliqué Bruno Cavagné, le président de la fédération nationale des travaux publics (FNTP) à Carole Delga.

Deux amendements espérés

Au final, les représentants de la FNTP souhaitent notamment que soient votés deux amendements qui permettraient de soutenir financièrement ce secteur victime du régime sec imposé par l'Etat aux collectivités territoriales, qui réduisent fortement leurs investissements en conséquence. Le premier amendement d'entre eux permettrait aux collectivités locales qui augmentent leurs investissements d'être remboursées de la TVA l'année même où elles font leurs travaux, et non avec un décalage d'un ou deux ans comme à l'heure actuelle.

 

Le deuxième concerne la hausse de 2 centimes de la taxe sur le diesel prônée par le gouvernement pour financer les infrastructures de transport, que la FNTP souhaite voir votée et pérennisée. Dans la foulée des manifestations régionales, le ministre du Travail, François Rebsamen, devait par ailleurs recevoir une délégation de la FNTP en fin d'après-midi.

 

 

 

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