Le premier ministre, Dominique de Villepin, a reçu mardi le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Christian Baffy, pour évoquer les perspectives du contrat première embauche (CPE) dans ce secteur. Si ce dernier s’est montré favorable à son application, ce n’est pas le cas de la Confédération des artisans du bâtiment (Capeb) qui, de son côté, juge ce contrat inapproprié.

«Lorsqu’on parle de croissance dans le bâtiment, on parle de créations d'emplois», a souligné Christian Baffy, estimant que le CPE était un outil intéressant pour le secteur.

Le président de la FFB a déclaré à sa sortie de Matignon mardi que «le CPE s'adapte bien» au secteur du bâtiment. «Nous l'avons déjà prouvé avec le CNE, qui est actuellement utilisé par l'ensemble de nos entreprises jusqu'à 20 salariés. Nos entrepreneurs aujourd'hui ont un besoin urgent de recruter». Pour lui, le CPE ne risque pas d'accroître la précarité : «Aujourd'hui, si un jeune a l'ambition de venir nous rejoindre, l'entrepreneur, lui, a l'ambition de le garder, de le former, de le qualifier et de lui offrir un métier d'avenir».

A l’inverse de ces propos, le président de la Capeb, Jean Lardin, interrogé par l’AFP, a estimé mardi que le contrat première embauche (CPE) était «inapproprié» car «labellisé comme un contrat précaire» et risquant de faire fuir les candidats à l'emploi dans une profession déjà en mal de recrutement.
Déjà début mars, la Capeb avait jugé que le contrat nouvelles embauches (CNE) était «inapproprié" pour son secteur d'activité. Alors que le secteur du bâtiment connait de grandes difficultés à recruter, chez les jeunes et chez les moins jeunes, «nous n'en sommes pas à séduire les patrons sur la flexibilité», a-t-il déclaré. Au contraire, a-t-il avancé : «avec une telle image de précarité, on fout en l'air les efforts pour attirer les candidats dans notre profession». Mais la Capeb se montrera toutefois «attentive» aux aménagements que le gouvernement a promis d'apporter au CPE, a conclu Jean Lardin.

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