Suite aux annonces faites par Nicolas Sarkozy lors de son discours sur le logement mardi, associations, fédérations et groupes politiques ont fait part de leurs réactions. Détail des commentaires point par point.

Nicolas Sarkozy a annoncé mardi une série de mesures concernant le logement. Il a notamment été question de vendre des terrains appartenant à l’Etat afin de pouvoir construire, de réexaminer régulièrement la situation des locataires du parc HLM, et d’ouvrir la distribution du Livret A à tous les réseaux bancaires de distribution.

La Fédération française du bâtiment (FFB) salue dans un communiqué l’objectif réaffirmé de construire 500.000 nouveaux logements chaque année, «qui va générer de nombreuses créations d’emplois». L’Union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI) accueille favorablement cette politique du logement mais restera cependant «attentive aux dérives technocratiques qui, sous prétexte de limitation de consommation d’espace, iraient contre la libération de l’offre foncière tant attendue, et conduiraient à une politique «malthusienne» justement dénoncée par le président Sarkozy».

De son côté, la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) souligne «l’attention toute particulière que le président accorde à un urbanisme volontariste et au développement de l’offre de terrains constructibles, notamment à la libération prochaine des emprises foncières de l’Etat et des entreprises publiques». La FPC se réjouit également du «caractère prioritaire» donné à l’accession à la propriété.

Réactions mitigés sur les HLM
L’association Jeudi noir critique en revanche «le développement de l’accession à la propriété à tout prix», estimant que la vente annoncée de 40.000 logements HLM par an à leurs locataires va à l’encontre de la pénurie de logements sociaux observés. Le collectif salue toutefois la réforme sur les «surloyers de solidarité», citant un rapport de la secrétaire d’Etat à la Solidarité indiquant que 4% des locataires du parc HLM dépassent de plus de 20% les plafonds de revenu. «Cela représente tout de même 160.000 logements», calcule Jeudi noir. Le bureau national (BN) du parti socialiste, pour sa part, estime qu’une «telle solution, au mieux, dégagerait quelques centaines d’appartements alors qu’un million et demi de dossiers sont en attente», alors que «le problème numéro 1 qui a des répercussions sur toute la chaîne du logement est bien le manque de logements à loyers abordables, particulièrement dans les zones urbaines», explique le BN du PS.

La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) répond au projet du président que «la vérité est fort différente, en effet 93% des locataires en HLM ont des revenus inférieurs aux plafonds de ressources, et la majorité des dépassements s’explique non pas par des revenus élevés, mais par le fait que les plafonds ont évolué moins vite que le coût de la vie. Examiner leur situation tous les trois ans, pour éventuellement leur proposer de quitter ce parc, est donc une solution injuste et dangereuse».

Le Livret A en question
Le projet de réforme de la distribution du Livret A suscite également quelques réactions. L’Union sociale pour l’habitat (USH), réunissant les fédérations nationales d’organismes HLM, estime qu’ouvrir la distribution du Livret A aux autres réseaux bancaires présente un risque et souhaitent «en tout état de cause le maintien de la centralisation» à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). «Les banques n’accorderaient pas sans discrimination de territoire», alors qu’à la CDC «les prêts sont faits partout aux mêmes conditions». Le groupe socialiste du Sénat dénonce «une idée simpliste aux conséquences désastreuses pour l’épargne populaire et le financement du logement social. La banalisation de la collecte et la fin de la centralisation à la CDC signent à terme l’arrêt de mort du Livret A».

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