L’industriel, qui vient de présenter une nouvelle gamme résolument design, va lancer un concours à destination des jeunes architectes autour de l’habitat individuel. Dans le même temps, Algeco poursuit sa collaboration avec le groupe Dassault pour développer un concept de maison modulaire qui semble promis à un bel avenir.

Elle est bien loin la fameuse baraque de chantier qui a fait la réputation et le succès d’Algeco. L’industriel vient de présenter à sa force de vente sa toute dernière gamme - la ligne Progress - qui joue à la fois sur le design, la clarté et les exigences réglementaires thermiques (RT2000) et acoustiques.
«L’idée de départ de la ligne Progress est de compléter notre gamme par le haut en se rapprochant des standards de la construction traditionnelle» explique Bertrand Quénot, directeur général de l’Ageco Construction Modulaire France. «Cette gamme locative répond aux besoins des entreprises qui ont de moins en moins une approche patrimoniale de la construction, mais qui souhaitent néanmoins des locaux de qualité».

Le design très épuré de cette gamme a été confié au cabinet d’architectes-designer Outsign qui a «suivi le projet du début à la fin». Les lignes extérieurs sont nettes, les jonctions plus propres, et les lignes intérieures profitent de l’absence de décrochage grâce à l’habillage des poteaux dans le plan même des panneaux. Les volets roulants, les cadres de porte ainsi que les caissons de climatisation sont entièrement intégrés et donc totalement invisibles. L’éclairage électrique est encastré et l’éclairage naturel est accentué avec plusieurs options de fenêtres. Enfin, les modules peuvent même être agrémentés de baies vitrées de 1.600 x 1.600 mm, ou de modules bow-windows et paliers. Une fois assemblés, ces modules - rapidement démontables - forment un bâtiment pouvant résister à des zones de vents classées IV sans renfort.

Sans attendre la nouvelle gamme, certains architectes ont compris tout l’intérêt que peut représenter un module Algeco. C’est notamment le cas du cabinet nantais Topos qui a réalisé pour la Sonadev un ensemble de bureau de 3.500 m2 en mois de 6 mois. Pour le maître d’oeuvre, l’utilisation de modules réalisés en usine limite considérablement les aléas du chantier et accélère l’exécution. «Nous souhaitons que nos modules soient une matière première pour l’architecte» explique Bertrand Quénot.

C’est dans cet esprit qu’Algeco - qui a lancé l’année dernière Architecture Elémentaire, un concours d’idées auprès des étudiants en architecture -s’apprête à renouveler l’expérience. «Cette année, le thème de ce concours tournera autour de l’habitat individuelle à base de construction modulaire. Nous devrions le lancer fin mai, début juin, avec une remise des dossiers en septembre» précise Bertrand Quénot. Ce concours n’est plus un simple concours d’idée et le gagnant verra son projet se réaliser en prototype.

Les jeunes architectes devront rivaliser d’ingéniosité car Algeco qui s’est associé avec le groupe Dassault a déjà bien avancé sur le sujet. «Nous avons croisé la route de Serge Dassault qui ne comprenait pas pourquoi la construction est si peu industrialisé» raconte Bertrand Quénot. Les deux industriels ont alors travaillé sur un concept de base - destiné au logement social individuel - dont un prototype a été installé en 4 heures dans un parc de Corbeil-Essonnes, la ville dont Serge Dassault est maire.

La démonstration étant faite, Algeco et Dassault ont souhaité aller plus loin dans l’aventure et ils proposent désormais le concept de «maison modulaire», un système de construction à base de modules tri-dimentionnels (cf illustrations ci-dessous).
A partir de plusieurs modules - construits et équipés en usine puis transportés par camion - il est possible d’installer en quelques heures une maison de plain-pied ou avec un étage.
Les deux groupes ont déjà édité une brochure et ont même répondu à un appel d’offres portant sur la construction de 108 maisons à Montereau, dans l’Essonne.
Les projets présentés sont particulièrement séduisants, tout comme le coût annoncé : à partir de 600 euros HT/m2. «Ce prix n’est qu’une indication, mais il est certain que nous nous situons en dessous des prix habituellement constatés en logement social. Et c’est sans compter sur la rapidité d’exécution et la maîtrise du chantier» déclare Bertrand Quénot.
«Nous travaillons uniquement sur des programmes et nos clients visés sont les promoteurs et les bailleurs. En fait, on se comporte un peu comme une entreprise générale» ajoute-t-il.

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