INSTRUCTION. Le projet de Tour Triangle, dont les travaux ont débuté au sein du Parc des expositions de la porte de Versailles (15e arrondissement), est l'objet d'une enquête pour favoritisme. Dans ce cadre, une perquisition a eu lieu à l'Hôtel de Ville de Paris.

Une perquisition a eu lieu ce 20 juillet matin à l'Hôtel de Ville de Paris dans le dossier de la très controversée Tour Triangle, ont indiqué à l'AFP l'entourage de la maire Anne Hidalgo et une source proche, confirmant une information du Parisien. Menée par deux magistrats instructeurs, selon l'entourage de la maire, la perquisition fait suite à l'information judiciaire ouverte en mars par le parquet national financier (PNF) pour des soupçons de favoritisme dans le contrat d'exploitation du Parc des expositions dans le 15e arrondissement de Paris, où la construction de la tour a débuté.

"C'est la suite logique et cohérente de l'information judiciaire"
, a commenté l'entourage d'Anne Hidalgo qui se dit "à disposition de la justice" et pour qui la perquisition s'est passée "de manière très calme, sans panique". Des techniciens ont prévu de fouiller des ordinateurs pour y saisir des documents à la direction de l'urbanisme, celle des affaires judiciaires, des affaires financières, aux services généraux et au cabinet de la maire, a précisé la même source.

 

 

"Personne n'est mis en cause, encore moins mis en examen"

 

Les enquêteurs sont entrés dans le bureau d'Anne Hidalgo, où ils "sont restés un quart d'heure", toujours selon la même source. La maire, en déplacement à Avignon pour le festival, était absente mais rentrera mercredi soir pour la passation de pouvoirs à la préfecture de police entre Didier Lallement et Laurent Nuñez.

 

Personne à la mairie n'est "mis en cause, encore moins mis en examen", souligne le cabinet de la maire, dans ce dossier qui remonte au début des années 2010, quand Bertrand Delanoë était maire, Anne Hidalgo première adjointe à l'urbanisme et la Première ministre Elisabeth Borne directrice à l'urbanisme. Le PNF avait ouvert une enquête préliminaire pour favoritisme et recel de favoritisme en juin 2021, puis une information judiciaire en mars.

 

Un appel d'offre contesté

 

La Ville de Paris avait résilié le contrat de concession attribué à la société Viparis, puis lui avait à nouveau confié l'exploitation du complexe événementiel via un bail emphytéotique à l'issue d'un appel d'offres jugé contestable. Les délais de dépôt d'offres ont été notamment considérés comme trop courts, compte tenu de la complexité du projet. De plus, la Ville avait accepté que Viparis ne s'acquitte pas du droit d'entrée de 263 millions d'euros demandé aux candidats. En échange, cette filiale d'Unibail-Rodamco-Westfield devait renoncer à l'indemnité de résiliation anticipée du contrat initial.

 

La maire LR du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, avait fait en juillet 2020 un signalement à la justice sur le projet de construction de la tour, qui doit s'étirer sur 42 étages et 180 m de haut, dans le périmètre du Parc des expositions. Puis l'association Anticor avait déposé une plainte avec constitution de partie civile en février 2021.

actionclactionfp