Dix ans après le début de l'affaire des Ciments-Français, le Tribunal correctionnel de Paris a commencé à entendre les explications de Pierre Conso, 70 ans, ex-PDG des Ciments Français, Gilles Cosson, 64 ans, ancien administrateur, et André Lévy-Lang, 64 ans, ancien président de Paribas.

Ces trois anciens dirigeants se voient reprocher d'avoir participé à la dissimulation de la véritable situation de l'entreprise lors de la vente par sa société mère et par son banquier banquier Paribas à l'italien Italcementi, le 22 mai 1992, de 54,7% du capital pour 900 millions d'euros (5,9 milliards de francs).

Selon l'APF, Pierre Conso, Gilles Cosson, et André Lévy-Lang, 64 ans auraient ainsi dissimulé des portages, c'est à dire des participations discrètes dans des sociétés concurrentes, en Espagne ou en Turquie, par exemple, grâce à des sociétés de façade qu'il allait bien falloir payer un jour. Le portage consiste à faire acheter des titres par un tiers, par discrétion vis à vis de la concurrence notamment, en promettant le rachat, assorti d'une commission, dans un délai et avec un cours déterminé.

Il y a dix ans, alors qu'Italcementi croit acheter les Ciments Français en excellente santé, avec un chiffre d'affaires passé de 1,37 à 2,43 milliards d'euros (9 à 16 milliards de francs) en quatre ans et un bénéfice passé de 152 à 762 millions d'euros(1 à 5 milliards de francs), il apparaît rapidement que 335 millions d'euros (2,2 milliards de francs) d'engagements financiers dans des portages ont été oubliés aux bilans 1990 et 1991.

A l'audience, M. Conso, interrogé le premier, expliquait la stratégie financière des Ciments Français à la présidente Anne-Marie Foncelle, qui l'interrogeait sur des questions purement juridiques.

L'examen de ce dossier de présentations de bilans inexacts en 1990-1991 et de diffusions de fausses informations boursières, doit durer jusqu'au 23 novembre.

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