Les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) viennent de publier leur rapport très attendu sur le dérèglement climatique, indiquant que le réchauffement de la planète atteindra «probablement» 1,8 à 4 degrés supplémentaires d'ici à la fin du siècle. Dans le même temps, Jacques Chirac a appelé vendredi à une «révolution» des consciences pour sauver la planète.

Selon le rapport du Giec publié vendredi, les émissions de gaz à effet de serre dues à l'activité humaine causeront de graves dérèglements climatiques, avec un réchauffement et une hausse du niveau des mers «pendant plus d'un millénaire». Le rapport juge «très probable» avec plus de 90% de chances (contre 60% lors du précédent rapport en 2001) que les gaz à effet de serre émis par les activités humaines sont responsables de l'essentiel du réchauffement observé depuis le milieu du 20è siècle.

La fourchette de + 1,8° à +4°C correspond aux «valeurs les plus probables» des experts à l'horizon 2090-2099 par rapport à 1980-1999, ont-ils précisé. Les projections pour la montée du niveau des océans ne reprennent d'ailleurs pas cette notion de «valeurs les plus probables». Selon les scénarios envisagés et compte tenu des marges d'incertitude, le niveau des mers augmenterait au minimum de 19 à 37 cm et au maximum de 28 à 58 cm.

Jacques Chirac lance une Organisation des Nations unies pour l’environnement
«Le jour approche où l'emballement climatique échappera à tout contrôle: nous sommes au seuil de l'irréversible», a averti Jacques Chirac, qui s'exprimait devant quelque 200 représentants de plus d'une cinquantaine de pays réunis à Paris pour lancer le projet d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement.
Le président de la République a estimé qu'il fallait «construire une gouvernance mondiale de l'environnement. L'unilatéralisme, dans ce domaine aussi, mène à une impasse». Il a ainsi proposé de transformer l'actuel Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) «en une organisation des Nations unies à part entière». «L'ambition de notre conférence, c'est de (...) constituer un groupe de pays pionniers, prêts à porter ce projet d'Organisation des Nations unies pour l'environnement, afin de convaincre les pays qui hésitent encore», a conclu Jacques Chirac.

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