L'Ordre des Architectes et plusieurs associations représentatives des personnes en situation de handicap ont signé, ce mercredi, une charte pour permettre l'accessibilité à tout et pour tous. Celle-ci repose sur trois engagements, dont ceux de développer le dialogue et la concertation, mais aussi de développer des outils visant la qualité d'usage et la conception universelle.

Mercredi 19 septembre, l'Ordre des Architectes, l'Association des paralysés de France (APF), l'Union nationale pour l'insertion sociale du déficient auditif (UNISDA), l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI) et la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA) ont signé une charte d'engagement en faveur de la conception universelle et de l'accessibilité à tout et pour tous.

 

Prendre en compte toutes les déficiences et adapter la qualité d'usage du bâti : telle est la vocation de cette charte qui a pour but de remettre, en effet, la qualité d'usage et les exigences de l'accessibilité universelle au cœur du débat, reposant sur une démarche fondée sur le dialogue, l'échange d'expériences et de bonnes pratiques.

 

La concertation pour mieux se comprendre
Fort du constat que la réglementation « accessibilité » - issue de la loi du 11 février 2005 - a été mise en place avec trop peu de pédagogie et de visibilité de la part des pouvoirs publics, qu'elle est, en outre, vécu comme une contrainte, et que la technique prend plus souvent le pas sur la qualité d'usage, les signataires de la charte ont souhaité entreprendre une nouvelle démarche qui repose sur trois principes :
- la mise en place d'un comité de l'accessibilité, lieu de débat et de conciliation : il s'agira d'identifier et de recenser les bonnes pratiques prenant en compte la réalité des bâtiments sur l'ensemble du territoire, et d'apporter des réponses adaptées et sur-mesure ;
- renforcer la formation continue des professionnels : aller au-delà des règles de l'art habituelles et faire un effort particulier de conception lié à la qualité et au confort d'usage ;
- disposer d'outils privilégiant la valeur d'usage : destinés aux professionnels et aux maîtres d'ouvrage, ils serviront à analyser et relayer les expériences remarquables auprès des réseaux, à analyser la réglementation, à établir un document synthétique pour les concepteurs, à recenser tous les points de vigilance liés à la prise en compte de la réglementation « accessibilité », et aussi à rédiger un guide des bonnes pratiques pour alimenter les réflexions des pouvoirs publics.

 

Les signataires sont persuadés que c'est, main dans la main, que la qualité et le confort d'usage doivent être pris en compte pour une universalité de la conception et pour l'accessibilité à tous et pour tous.

 


Vers un état des lieux encore plus précis
La ministre déléguée en charge des personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, a demandé, via un communiqué daté de ce jeudi 20 septembre, que soit adressée aux préfets une circulaire visant à établir « un état des lieux précis et sincère de la mise en accessibilité des transports et des établissements recevant du public sur l'ensemble du territoire ».
Après la publication, la semaine dernière, du rapport commandé au CGEDD, à l'IGAS et au CGEF, elle souhaite accélérer les choses afin que l'échéance de 2015 soit respectée. Elle a également confié à la sénatrice Claire-Lise Campion une mission de concertation « visant à définir avec les acteurs de terrain les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de 2015 ». D'une durée de 3 mois, cette mission permettra de « fixer un échéancier et un plan d'actions crédible ».

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