Depuis le 1er janvier 2014, trois filiales du groupe 3M France ont fusionné afin de devenir l'unité "Bricolage et Bâtiment". Forte d'un catalogue impressionnant, riche de plusieurs milliers de références et contenant aussi bien des adhésifs que des EPI ou des solutions d'accessibilité, cette nouvelle entité s'intéresse autant aux artisans qu'aux grands chantiers. Explications avec Christophe Croly-Labourdette, le directeur marketing de cette nouvelle unité.

La réunion des savoir-faire des différentes filiales de 3M France proposant des produits destinés à la construction, au bâtiment et aux travaux d'amélioration, relevait de la logique commerciale. "Il y avait une volonté de simplification, pour une meilleure visibilité du périmètre, de l'offre, ainsi qu'une simplification au niveau comptable", détaille Christophe Croly-Labourdette, directeur marketing de 3M Bricolage et Bâtiment. Rachetées par 3M en octobre 2011 au groupe Gergonne, une PME familiale de l'Ain, les trois sociétés GPI (rubans adhésifs, fixations, isolation), Dinac (profilés et accessoires pour les sols) et Plasto (rubans adhésifs, produits pour l'isolation), bénéficiaient déjà d'une bonne image auprès des professionnels du bâtiment. Réorganisées en intégrant, une fois n'est pas coutume, un département de 3M France, qui ne réalisait que 6 M€ de chiffre d'affaires, là où les trois entreprises françaises faisaient plus de 100 M€ de ventes, l'entité nouvellement constituée est finalement renommée 3M "Bricolage et Bâtiment".

 

Une nouvelle business unit
Véritable unité, bénéficiant de trois sites de production, à Veyziat (Ain), La Mure (Isère) et Longvic (Côte-d'Or), elle emploie environ 450 personnes et propose tout un éventail de solutions qui seront distribuées dans les grandes et moyennes surfaces de bricolage, dans les réseaux de négoce, chez les vendeurs spécialisés (en peinture notamment) et même, parfois, en direct à certaines entreprises ou pour de gros chantiers. "C'est variable suivant les produits : les adhésifs par exemple sont considérés comme des consommables. En revanche, pour les solutions de sol, là c'est au cas par cas, avec du sur-mesure", précise le directeur marketing. La politique de conservation des marques sera également différente selon les gammes, certaines étant conservées (Plasto Pro) et d'autres étant rebadgées 3M. L'unité, qui dispose de son propre service commercial fort d'une quarantaine de personnes et de sa logistique, bénéficie à la fois de son département R&D, mais également de toute la puissance d'un grand groupe : "Notamment des laboratoires américains de 3M où il y a un gros pôle bricolage/maison", souligne Christophe Croly-Labourdette.

 

Diverses technologies industrielles sont utilisées dans la nouvelle entité, dont la fabrication et la découpe d'adhésifs, la production de "quincaillerie" (butées, bloque-portes, crochets), et la fabrication de profilés pour les sols et murs en aluminium ou en PVC. Les gammes comportent à la fois des abrasifs, des adhésifs, des colles pour parquets, des non tissés pour la filtration de l'air et de l'eau, et des équipements de protection individuels. Dans ce domaine, 3M se place en spécialiste de la protection de la tête en commercialisant des masques respiratoires anti-poussières et/ou anti-gaz, des casques de chantier, des protections auditives allant des simples bouchons d'oreilles aux casques de type Peltor, et des protections oculaires. "Les EPI c'est un marché de 900 M€ en France, tous secteurs confondus (industrie, bâtiment, services). Et 20 % de ce marché est constitué par la protection de la tête. Il y a un large potentiel inexploité en France où seuls 10 % des 941.000 actifs du bâtiment sont correctement équipés", soutient le directeur marketing. 3M Bricolage & Bâtiment entend développer ce taux d'équipement, mettant en avant le confort ou la facilité d'utilisation de ses produits.

 

Miser sur l'innovation
Si l'année 2013 a été marquée par une certaine décroissance, avec une baisse de l'activité bricolage et un secteur du bâtiment particulièrement touché, l'année 2014 semble moins morose. "Il y a une croissance dans le bricolage, qui représente 70 % de notre activité, et dans le bâtiment c'est toujours difficile, mais moins que l'an passé", estime Christophe Croly-Labourdette. Ce dernier résume l'ambition de 3M : "Créer de nouvelles offres et de la valeur, avec nos marques établies et notre innovation, et également prendre des parts de marché à la concurrence". L'entreprise ne souhaite pas se lancer dans une guerre des prix qui serait, selon elle, un mauvais calcul à moyen terme.

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