Selon le Pdg du groupe, Jean-Louis Beffa, Saint-Gobain devrait subir les effets de la baisse du dollars et la hausse des matières premières.

Pris en étau dans la spirale descendante du dollar et la hausse des matières premières, Saint-Gobain table au premier semestre 2003 sur un résultat d'exploitation "comparable" à celui du premier semestre 2002 à taux de changes constants, a annoncé son Pdg Jean-Louis Beffa jeudi devant les actionnaires.

M. Beffa, qui a averti que l'année 2003 sera "difficile", s'est en même temps déclaré "confiant dans la solidité" du groupe. Il a attribué l'évolution attendue à l'appréciation de 22% de l'euro par rapport au dollar entre mai 2002 et mai 2003 et à une "très forte augmentation" des coûts des matières premières et de l'énergie utilisées par le groupe.

Les perspectives économiques pour 2003 "semblent plus difficiles que nous anticipions en début d'année", a indiqué le Pdg de Saint-Gobain.
"Le redressement américain tarde à se manifester, les perspectives en Europe ne se sont pas améliorées et l'épidémie de pneumonie atypique pourrait avoir un impact sur la conjoncture en Asie si elle se prolongeait", a-t-il énuméré.

Malgré la conjoncture mondiale difficile, M. Beffa s'est engagé à maintenir un "bon niveau d'autofinancement libre" sur l'ensemble de l'exercice 2003, en maîtrisant les investissements et le besoin de fonds de roulement du groupe et à poursuivre la réduction de l'endettement.

En 2002, Saint-Gobain a réalisé un résultat d'exploitation de 2,58 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires de 30,2 milliards d'euros. Il a doublé son autofinancement par rapport à 1999, en la portant à 1,25 md EUR, et réduit sa dette de 7,8 milliards en 2001 à 7 milliards en 2002.

Au sujet de la demande du syndicat américain United Auto Workers (UAW) de négocier directement la convention d'entreprise de la filiale américaine du groupe Saint Gobain Abrasives de Worcester (Massachusetts, nord-est des Etats-Unis), Jean-Louis Beffa a été ferme. Il a indiqué qu'il n'était "absolument pas question que la direction générale du groupe accepte des négociations décentralisées" dans ses établissements. Il a aussi affirmé que le groupe "quelles que soient les pressions, refusera toujours de sacrifier la compétitivité de ses entreprises à de mauvais accords".

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