Pour la première fois depuis 1998, les effectifs du BTP devraient perdre 5.000 postes en 2003 en raison d'une baisse de 1% de l'activité. Cette situation est jugée préoccupante par la FFB qui s'inquiète par ailleurs des conséquences de la rigueur budgétaire et de la baisse de la consommation.

Christian Baffy, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) a confirmé les pronostics établis en novembre, à savoir une réduction de 1% de l'activité du secteur qui conduirait à un solde négatif de l'ordre de 5.000 en terme d'emploi. "Bien entendu, la persistance d'un environnement difficile pourrait amener à revoir ce chiffre" a-t-il prévenu. "2004 sera tributaire à la fois de l'environnement économique, mais aussi de l'environnement institutionnel. A ce stade, nous sommes inquiet".

Une inquiétude justifiée car le secteur devrait faire les frais de la réduction des dépenses budgétaires et d'une baisse des investissements dans l'immobilier d'entreprise.

Si les fondations du secteur se fragilisent, Christian Baffy a tenu à rappeler que les carnets de commandes étaient encore étoffés puisque, au mois de février, "leur valeur moyenne s'établit à 5,7 mois".

Insistant sur le fait qu'il ne s'agit que de moyenne, ce chef d'entreprise a souligné " les disparités de plus en plus fortes selon les métiers et les zones géographiques ". Pour la FFB le marché "de la construction allait évoluer à trois vitesses": une légère progression dans les travaux d'entretien, une stabilisation de la construction de logements et une forte baisse de l'immobilier non résidentiel.

Ce dernier secteur, qui avait été un des moteurs de la croissance ces dernières années, est désormais franchement orienté à la baisse avec une chute de 12,8% des autorisations de programmes sur les douze derniers mois et de 9,1% sur les mises en chantier.

Dans ce contexte plutôt morose, la FFB propose "quatre propositions pour consolider un marché fragile". Et Christian Baffy de rappeler l'indispensable maintien du dispositif de TVA à 5,5% pour les travaux d'entretien comme le maintien du dispositif Besson pour l'immobilier d'investissement locatif avec toutefois un "recalibrage" des plafonds de ressources et de loyers pour palier aux problèmes de certaines régions.
Pour la FFB, le gouvernement doit également d'accélérer la politique de renouvellement urbain "qui peine toujours à démarrer". " Sur les 200.000 logements en construction-démolition sur 5 ans annoncés par Jean-Louis Borloo, moins de 3.000 ont été financés en 2002, soit à peine plus qu'en 2001 " n'a pas manqué de préciser Christian Baffy.
Enfin, la FFB préconise de sécuriser la vente des logements anciens par la mise en place d'un bilan santé, à l'instar du bilan technique pour les automobiles.

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