TROIS QUESTIONS A… Le président de l'UPA nous livre ses premières réactions suite à sa rencontre, ce mardi, avec la secrétaire d'Etat à l'Artisanat et au Commerce, Carole Delga. Sujet phare abordé : la pénibilité.

Batiactu : Vous avez rencontré, mardi 13 janvier 2015, Carole Delga. Quels sujets avez-vous abordé ensemble ?
Jean-Pierre Crouzet :
En premier lieu, la pénibilité, un sujet épineux comme vous le savez. J'ai eu l'impression que la ministre a pris conscience du problème et que faire évoluer la loi sur la retraite était inévitable. C'est également ce que le Gouvernement souhaite puisqu'il a pris la décision de nommer une seconde mission, menée par le député Christophe Sirugue et un chef d'entreprise.

 

J'ai aussi redit à la ministre que le terme "pénibilité" n'est pas approprié ! Qu'entend-on par là ? Surtout, l'individualisation est quelque chose d'impossible à mettre en place. Il faut supprimer la fiche individuelle, car comme nous ne pourrons pas la remplir, nous nous mettrons hors la loi. Et nous ne pouvons pas accepter d'être dans l'illégalité.

 

Batiactu : Avez-vous le sentiment que les choses peuvent bouger ?
J.-P. C. :
En effet, oui. Ce qui n'était pas forcément le cas en fin d'année. Les curseurs ont bougé, la prise de conscience que cette loi n'est pas applicable commence à gagner dans les rangs du gouvernement, mais aussi au sein des partenaires sociaux. Compte tenu de l'évolution, on peut penser que les choses vont avancer.

 

Crouzet
Crouzet © UPA
Pour les quatre critères, qui sont aujourd'hui applicables, le problème ne se pose plus. Mais c'est dramatique pour les six qui restent à venir, au 1er janvier 2016. Il faut donc rapidement trouver une issue, car nous sommes actuellement dans l'impasse totale. Mais avec une ministre qui connaît bien le monde des TPE et un ministre du Travail qui argue que les critères ont été choisis sous le gouvernement de M. Sarkozy… Tout est possible !

 

Batiactu : Un autre sujet vous préoccupe, le temps partiel. Avez-vous eu des réponses ?
J.-P. C. :
Un accord a été signé dans le secteur de la boulangerie, qui pourrait faire jurisprudence. Ainsi, pour les entreprises de plus de 10 salariés, on a obtenu un accord sur 16h de travail, contre 24 h, pour les métiers de la vente et de la fabrication. Mais bien entendu, il ne s'agit pas de généraliser, mais bien de tenir compte des spécificités de chaque secteur d'activité. Cette décision peut donc être un élément de discussion pour les autres filières. Et, là encore, il y a une volonté de trouver un accord.

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