La Garonne et l'estuaire de la Gironde sont des lieux privilégiés pour expérimenter des énergies renouvelables. Le site Seeneoh, situé à Bordeaux, permettra de tester différentes technologies hydroliennes. Une étape préalable au déploiement de fermes pilotes.

L'énergie hydrolienne se déploie un peu partout sur le territoire. En mer, Sabella et DCNS testent des machines, tandis que dans les fleuves, ce sont Hydroquest et Bertin Technologies qui poursuivent des programmes d'essais, dans la Loire, le Rhône ou l'Adour. Afin de poursuivre le développement de ces solutions de plus petites dimensions, Bordeaux s'est doté d'un site d'essai nommé Seeneoh, implanté en pleine ville. Un avantage en termes de logistique et d'infrastructures portuaires, comme l'expliquent les porteurs du projet : "La proximité (…) permet de réduire significativement les contraintes financières liées au déploiement des machines en milieu naturel". L'accès rapide permet en effet d'intervenir facilement pour les opérations de mise en place et de maintenance.

 

 

Tester des machines en conditions réelles

 

D'autant que les autres caractéristiques du lieu sont également intéressantes : les courants de la Garonne à cet endroit sont supérieurs à 1 m/seconde plus de 80 % du temps, et peuvent même dépasser les 3,5 m/s. En raison de phénomènes de remontée des marées dans l'estuaire de la Gironde des courants bidirectionnels sont même observés. Et la profondeur sur place, supérieure à 8 mètres, autorise l'implantation d'hydroliennes à l'échelle 1 (d'un diamètre maximal de 5 mètres), qu'elles soient flottantes ou posées au fond, voire à portance variable. Un atout qui permet à Seeneoh de s'adresser aux marchés fluviaux, estuariens et océaniques. Trois emplacements sont disponibles pour différentes machines, la capacité totale de raccordement au réseau électrique s'établissant à 250 kW.

 

 

Comme tout site d'essais, il est piloté 24h/24 et abondamment instrumenté dont une station météo, un radar mesurant la hauteur d'eau et des sonars et hydrophones, pour étudier le comportement des machines immergées. Tout ce qu'il faut pour tester leurs performances et valider leur fiabilité ou leur impact environnemental, y compris au niveau de leur compatibilité avec la faune. Les développeurs de Seeneoh précisent constituer "une étape préalable à la mise en place de fermes pilotes dans l'estuaire de la Gironde" et permettre "l'essor de la filière EMR et son déploiement commercial" dans ces zones particulières. Dans les colonnes des Echos, Jean-François Simon, le pdg d'Hydroquest, estime à 10.000 GW le potentiel hydrolien à déployer au niveau mondial dans les 10 prochaines années, soit un marché théorique de 20 Mrds €. Une manne que se disputeront les industriels ayant démontré les capacités de leurs engins.

 

Seeneoh en chiffres :
8 mètres de profondeur
3,5 m/s de courant au maximum
100 kW de puissance maximale par machine
5 mètres de diamètre maximal
5 tonnes de poids maximal

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