L'étude sur les immeubles de bureaux certifiés HQE, présentée le 5 avril par le CSTB, met en avant l'évolution de la synergie entre gestionnaires, exploitants et utilisateurs. Elle préconise la mise en place d'un observatoire des consommations afin de mieux appréhender leurs performances.

Dix-huit mois après le lancement de la certification NF Bâtiments tertiaires en exploitation-démarche HQE, le CSTB et de sa filiale Certivéa se sont posé la question «Les immeubles de bureaux " verts " tiennent-ils leurs promesses ? ». D'après le CSTB, il est temps de faire le point par le biais d'une étude. Jean Carassus, professeur à l'Ecole des ponts Paristech, consultant en immobilier durable et chargé de ladite étude, est allé à la rencontre de dirigeants de sociétés d'investissement, d'exploitants et d'utilisateurs d'immeubles de bureaux certifiés HQE. L'objectif étant de mesurer les performances réelles de ces immeubles et l'impact de la certification.

 

Il ne tarit pas d'éloge sur la version « exploitation et utilisation » de la HQE qui met en place les bases d'une coopération inédite entre propriétaire et gestionnaire d'un coté, et exploitant et utilisateur de l'autre.«Nous allons vers la mesure des performances réelles» souligne-t-il. Cette certification est jugée, par les professionnels interrogés, très complémentaire de l'annexe verte au bail et des contrats de performance énergétique.

 

Mais certains cas étudiés tel que le bâtiment réalisé par Icade à Aubervilliers, « Bâtiment 270 », affichent des performances réelles sensiblement inférieures aux prévisions conventionnelles.
La cause principale énoncée lors de la conférence par le représentant d'Icade est l'occupation différente de celle envisagée au préalable. Jean Carassus explique que « la consommation réelle du 270 atteint 170 kWh/m²/an, soit 50 kWh/m²/an de plus que les prévisions.» Un des utilisateurs, un journal, est mis en cause, car au lieu d'occuper les bureaux cinq jours par semaine et 10h par jour, il y était sept jours sur sept et 24heures sur 24.

 

Par cet exemple, et ce n'est pas le seul, Jean Carassus estime indispensable de mettre en place un observatoire des consommations des immeubles. Ce qui l'amène à énoncer onze recommandations s'adressant aux professionnels de la construction, de l'immobilier et aux certificateurs. Jean Carassus préconise, par exemple, la mise en place d'une garantie de performance conventionnelle, attestée par tierce partie et confortée par un assureur. L'expert met en avant six indicateurs mesurables - énergie non renouvelable, CO2, eau, déchets, qualité de l'air27, distance aux transports en commun en site propre - pour calculer la performance environnementale réelle des immeubles après exploitation et usage. Ou encore, il conseille la diffusion de la certification « HQE Exploitation» et son extension à tous les segments immobiliers. Et pour finir, il recommande vivement d'intégrer tout au long de la chaîne d'acteurs (entreprises, gestionnaire, exploitant, utilisateur) des modes de rémunération en fonction de la performance.

 

Vous pouvez retrouver l'ensemble de cette étude sur ce lien.

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