Une étude britannique montre que la végétalisation des toitures en centre-ville pourrait aider à réduire la concentration de certains polluants, notamment les particules fines (PM10). De quoi améliorer la qualité de l'air et lutter contre certaines affections respiratoires.

La pollution de l'air par de minuscules particules de poussières (« PM10 ») constitue un des principaux problèmes à résoudre pour améliorer la qualité de l'atmosphère. Les toitures végétalisées pourraient aider à lutter contre ce phénomène, selon une enquête réalisée à Manchester (Grande-Bretagne) et publiée prochainement dans la revue Atmospheric Environment. Selon les scientifiques, si les toits du centre-ville étaient recouverts d'orpin, une petite plante grasse couramment utilisée sur les toitures, environ 210 kg de particules fines seraient piégés sur les 9 tonnes émis chaque année. L'équivalent d'une réduction de la quantité de polluants en suspension de l'ordre de 2,33 %. L'utilisation de deux autres espèces végétales, des graminées communes dans les prairies de nos zones tempérées selon le Figaro, permettrait même de capturer près de 1,7 tonne de particules par an (près de 19 %).

 

Les toitures et murs végétalisés constitueraient donc un filtre naturel dans les villes européennes où elles pourraient représenter jusqu'à 35 % de la superficie totale des agglomérations. La France se trouve en retard sur ses voisins en matière de végétalisation : en 2011, 1,36 million de mètres carrés ont été installés sur un marché global de la couverture de 25 millions de m². Les bâtiments principalement équipés sont publics (éducation nationale, équipements sportifs) avec 70 % du marché, devant les grandes surfaces commerciales ou industrielles (20 % du marché) et les maisons individuelles (10 %). En Allemagne, près de 17 % des nouvelles toitures construites chaque année sont couvertes de végétaux, soit 13 millions de m².

 

Avantages et inconvénients
Selon les partisans de cette solution technique, elle permettrait de fixer les polluants et pollens, de diminuer les taux de monoxyde et de dioxyde de carbone tout en favorisant la production de dioxygène. Outre ces effets, les toitures vertes influeraient également l'hygrométrie du bâtiment, agiraient au niveau du microclimat et réguleraient les débits hydriques tout en filtrant et épurant l'eau de pluie. Mais tous ces bienfaits ont un coût : le complexe étanchéité plus végétalisation extensive serait en moyenne quatre à cinq fois plus cher qu'un toit classique. Cependant, sur le long terme, la végétalisation servirait d'isolant thermique, réduisant les coûts de chauffage et de rafraîchissement des immeubles, tout en augmentant leur durée de vie. Et l'amélioration de la qualité environnementale augmenterait même la productivité des occupants. Beaucoup de paramètres à prendre en compte qui demeurent difficiles à évaluer.

 

Les particules fines à la loupe :
Les particules fines sont constituées d'un mélange complexe de particules primaires issues des processus de combustion (moteur Diesel, chauffage au bois), de particules provenant de frottements mécaniques (pneus sur la chaussée, usure des freins) et de particules secondaires se formant à partir de gaz précurseurs (dioxyde de soufre, oxyde d'azote, ammoniac, composés organiques volatils). Toutes ces particules dont le diamètre est inférieur à 10 millièmes de millimètre peuvent pénétrer profondément dans les plus petites ramifications des poumons et dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques. Le mélange de polluants peut provoquer des inflammations locales des voies respiratoires et avoir des conséquences sur la santé : toux, bronchites, asthme, maladies du système cardiovasculaire, voire même cancer des poumons.

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