L'Etablissement Public Paris-Saclay a choisi Idex pour concevoir, réaliser et exploiter un réseau de chaleur et de froid pour réchauffer et refroidir le campus urbain qui prend forme sur le plateau. Une installation de géothermie profonde alimentera les bâtiments qui se construiront entre 2016 et 2022, et qui seront reliés par un réseau bidirectionnel intelligent. Explications.

Le territoire de Paris-Saclay veut tenir ses engagements environnementaux. L'établissement public d'aménagement (EPPS) a confié à Idex (entreprise spécialisée dans les renouvelables) et Egis (bureau d'études) un contrat de conception, réalisation, exploitation, maintenance, pour le futur réseau de chaleur et de froid qui alimentera le campus urbain. Il couvrira les besoins de chauffage, d'eau chaude sanitaire et de climatisation-rafraîchissement de tous les bâtiments qui doivent se construire dans les ZAC des quartiers de l'Ecole Polytechnique et de Moulon dans les prochaines années. Sa particularité ? L'alimentation en énergie grâce à la géothermie profonde, faiblement émettrice en CO2.

 

Deux doublets géothermiques seront forés, jusqu'à une profondeur de 700 mètres, afin d'exploiter la nappe de l'Albien où l'eau atteint les 28 °C. Grâce à des pompes à chaleur et des thermo-frigo-pompes à haut rendement, les calories extraites seront valorisées sans apport complémentaire, tandis que l'eau sera réinjectée à 12 °C. "Cette solution collective mutualisée permet en effet, d'une part, de valoriser au bénéfice de l'ensemble des projets immobiliers, les énergies renouvelables locales disponibles à moindre coût, et d'autre part, de rendre possible les échanges d'énergies (chaud et froid) entre les différents projets immobiliers, contribuant à une baisse du coût de l'énergie finale", explique l'EPPS. Car le réseau, flexible et interactif, pourra fonctionner en mode bidirectionnel en fournissant de l'énergie aux utilisateurs, tout en récupérant celle produite par d'autres bâtiments raccordés, notamment les grands équipements de recherche déjà existants dont la chaleur fatale n'est pas exploitée. Il est espéré une économie de l'ordre de 20 % pour les abonnés, d'autant que la ressource est stable à long terme.

 

700.000 m² raccordés d'ici à 2022

 

Une plateforme logicielle de pilotage se déclinera à tous les niveaux du système pour réguler le réseau de distribution (adaptation aux températures), optimiser les besoins des bâtiments (effacement et récupération) et piloter les centrales de production comprenant du stockage thermique. Un centre de pilotage énergétique sera implanté sur le campus même, permettant de gérer de manière proactive la consommation et la performance énergétique des immeubles. L'EPPS, les collectivités locales et les bâtiments raccordés disposeront d'un accès sécurisé à un portail Internet permettant de mieux comprendre la démarche et les coûts associés. Le système remplira également des objectifs d'open data et constituera la première brique du réseau multi-énergies de Paris-Saclay. Ce dernier englobera les sources thermiques et électriques, et gèrera différents services dont le chauffage, l'éclairage public ou l'éco-mobilité. Dans les phases ultérieures il est prévu que d'autres sources renouvelables puissent être raccordées comme une unité de méthanisation ou une chaufferie biomasse.

 

Le campus urbain de Paris-Saclay est un projet d'ampleur entrant dans le cadre du Grand Paris. Situé à 20 km au sud-ouest de la capitale, il doit voir la construction de 1.740.000 m² de grandes écoles, universités, laboratoires, centres de recherches publics et privés et entreprises de hautes technologies. A terme, il pourrait concentrer plus de 20 % des capacités de R&D nationales. L'EPPS fait partie des "Territoires à énergie positive pour la croissance verte" soutenus par le ministère de l'Ecologie. Il s'est fixé comme ambition de parvenir à plus de 50 % de chaleur renouvelable. Pour la première phase du projet environ 700.000 m² seront raccordés d'ici à 2022 (voir encadré), pour un coût estimé de 51,7 M€ étalés sur sept ans.

 

Le réseau de chaleur en quelques chiffres :
2016-2021 : construction des bâtiments, raccordement des abonnés et remise du réseau à la collectivité
2.100 logements étudiants et 2.400 logements familiaux raccordés
520.000 m² de tertiaire (bâtiments d'enseignement, de recherche, équipements publics) alimentés

 

37 MW de puissance pour le chaud et 40 GWh d'énergie délivrée
10 MW pour le froid (10 GWh délivrés)

 

2 doublets géothermiques pour deux centrales
5 sous-stations de production d'îlot
55 sous-stations
14 km de réseau

 

62 % de taux de couverture par les EnR
75 grammes de CO2/kWh (trois fois moins que le gaz naturel)
6.100 tonnes de CO2 évités par an

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