Les chiffres sont inquiétants. 60% des artisans du bâtiment affirment travailler plus de 50 heures par semaine et 58% se disent stressés. Des facteurs qui ont des conséquences sur leur santé. En 2016, ils sont 36% à penser avoir fait ou avoir été proche d'un burn out. Détails.

L'état de santé des artisans du bâtiment continue à se détériorer. Tel est le constat de la 3e édition du baromètre ARTI Santé BTP, publié ce jeudi par la Capeb, la CNATP et le pôle d'innovation IRIS-ST. Le rythme de travail intense et des facteurs de stress impacteraient la vie personnelle et l'état de santé des artisans, souligne l'étude. Sur les 2.336 artisans du BTP interrogés, 60% indiquent travailler plus de 50 heures par semaine. Ils sont même 59% à déclarer travailler le week-end contre 55% en 2014. En raison de ce rythme soutenu, 87% jugent que leur vie professionnelle empiète sur leur vie personnelle et 79% estiment que leur activité ne leur permet pas d'être suffisamment disponibles pour leur entourage.

 

Si 51% notent une progression de leur activité en 2016, en revanche cela "ne suffit à pas compenser les effets d'un stress persistant", souligne l'étude. Ainsi 58% des artisans disent être souvent à très souvent stressés, contre 53% en 2015. Les causes de ce stress seraient multiples : 52% des artisans citent le poids des charges administratives, 48% des charges de travail trop importantes et 47% un manque de visibilité sur l'avenir.

 

Un suivi médical quasi inexistant

 

Vient s'ajouter à ces deux facteurs (rythme de travail et stress) un sentiment de solitude. Selon le baromètre, un artisan sur deux déclare avoir besoin de soutien. 36% disent avoir été ou peut-être été victime d'un burn out en 2016. Les auteurs de l'étude mettent en avant "une dégradation inquiétante de l'état de santé aggravée par un suivi médical inexistant. Bien qu'ils soient 71%, en 2016, à estimer être en bonne santé (soit une baisse de 9 points en 2 ans), 70% d'entre eux déclarent souffrir de douleurs musculaires ou articulaires, 56% se plaignent de fatigue importante et 74% de troubles du sommeil.

 

 

Pour autant, 52% des disent consulter leur médecin à de très rares occasions. 51% justifient cela par un manque de temps. Pour Patrick Liébus, Président de la Capeb : "Les premiers enseignements que je perçois de cette étude sont le faible suivi médical des chefs d'entreprises artisanales. Il nous faut accompagner en cela le dirigeant qui, pris par le temps et par l'activité de son entreprise, oublie de prendre soin de lui, tandis que des pathologies non détectées prospèrent."

 

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