Le groupe de protection sociale du Bâtiment et des Travaux publics, Pro BTP, et la Fédération française des associations du surendettement social, Cresus, vont développer une série d'actions de prévention, d'éducation budgétaire et de soutien, afin de lutter contre le surendettement. Précisions.

Dans un contexte économique fragile, l'étude CSA/Cresus réalisée en octobre 2011 rappelait que « la principale raison de surendettement en France restait la souscription excessive de crédit, souvent amplifiée par d'autres facteurs conjoncturels comme la baisse de pouvoir d'achat en période de crise. » En 2011, le nombre de dossier déposés auprès des commissions de surendettement a effectivement dépassé les 230.000, soit une progression de plus de 6 % en un an, selon le baromètre de la Banque de France du 3ème trimestre 2011.

 

De leur côté, les commissions régionales d'action sociale du groupe Pro BTP ont évalué à 40% les demandes de secours reçues, en lien avec le surendettement. Or, l'aide financière ponctuelle ne constitue pas une solution pérenne.

 

Appel aux bénévoles
Ainsi, au terme d'une convention signée le 22 février 2012 par Jean-Louis Kiehl, président de la Fédération française des associations Cresus, et Paul Grasset, directeur général du groupe Pro BTP, les deux organisations se sont engagées sur la promotion de l'éducation budgétaire dans les centre de formations d'apprentis du BTP, l'accompagnement sur le plan budgétaire et social des adhérents de Pro BTP confrontés au surendettement, mais aussi la formation des bénévoles du groupe de protection sociale, à la détection de situation de surendettement, ou l'organisation de journées d'information pour les retraités du secteur.

 

Un projet expérimenté depuis 3 ans
Le projet expérimenté par Pro BTP depuis trois ans porte sur l'ensemble du territoire de la Direction régionale Grand Est (Alsace, Lorraine, Franche-Comté et Champagne-Ardennes). Cette convention liant Cresus et Pro BTP étend le partenariat aux autres régions. Elle a pour objectif d'accompagner environ 800 personnes par an et d'organiser annuellement 100 à 200 sessions de sensibilisation pour les apprentis.

 

Trois questions à Charles*, 38 ans, salarié d'une entreprise de BTP à Romilly (10)
Batiactu : Comment en êtes-vous arrivé à une situation de surendettement?
Charles:
Je suis ouvrier polyvalent dans une entreprise de BTP à Romilly (Aube) depuis quelques temps. Avec ma femme au chômage, et un enfant en bas âge, j'ai dû faire face à cette situation de surendettement lorsque mon salaire a baissé (Ndlr: 1.200 € net). La banque ne voulait plus me prêter d'argent. La baisse d'autorisation de découvert m'a été rejeté très vite.»

 

Batiactu: Vous en êtes-vous sorti et comment ?
Charles:
Non, pas encore... Il faut encore payer des dettes. En fait, dès que j'ai vu que mon parcours était parsemé d'embûches, j'ai contacté en mai 2011 l'antenne régionale de Pro Btp basée à Nancy, via le réseau du secteur. Une aide de 700 € de leur part m'a permis de rembourser notre loyer... Malheureusement, même si le dossier à la Banque de France de Troyes est clos depuis le 19 janvier 2012, je suis toujours fiché à la Banque de France.

 

Batiactu: Estimez-vous que les aides ou les dispositifs auprès des personnes surendettées dans le secteur du BTP sont suffisants?
Charles:
Franchement, oui. La petite aide de l'organisme de protection sociale est tombée au bon moment. En revanche, je tiens à souligner l'efficacité de l'association Cresus , qui s'est chargée de remplir mon dossier de surendettement et m'aiguiller pour mieux comprendre les procédures.

 

*A sa demande, son prénom a été modifié.

 

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