A compter du 1er avril 2016, de nouvelles normes phytosanitaires devront être appliquées sur les bois destinés à l'export. Une réglementation vivement critiquée par les acteurs du secteur, qui craignent que cela pénalise les exportations.

Ça chauffe du côté des exploitants forestiers. Les nouvelles normes phytosanitaires imposées à la filière bois par le ministère de l'Agriculture auraient des conséquences économiques et sociales dramatiques pour les professionnels. Le Syndicat de la Filière Bois (SFB), créé le 10 mars 2016, réclame leur suspension immédiate.

 

Raison de cette colère ? A compter du 1er avril 2016, la pulvérisation de "Forester" sur les bois destinés à l'exportation sera interdite. Le SFB avait été le premier à demander, pour des raisons écologiques et sanitaires, l'arrêt de ce traitement à risque et la recherche de solutions alternatives fiables et équitables. Désormais, les nouvelles normes imposent le "Profume" pour la fumigation et l'écorçage des grumes de hêtres et de chênes. Bois les plus prisés à l'exportation.

 

Des solutions inadaptées

 

Aujourd'hui, le syndicat déplore, dans un communiqué publié le 16 mars 2016, que les solutions proposées par le ministre de l'Agriculture, dans son ordonnance du 30 septembre 2015, s'avèrent dangereuses et inefficaces pour la fumigation, inapplicables pour l'écorçage des grumes, faute d'écorceuses adaptées et suffisantes.

 

S'ils respectaient ces normes, les exploitants expliquent que cela mettrait à mal leurs exportations. En effet, les bois exportés ne supporteraient pas le transport, dont le temps de transport pourrait atteindre 60 jours, et ne seraient plus transformables à son arrivée.

 

10.000 emplois menacés

 

L'écorçage entraînerait un supplément de charges et une baisse importante des commandes, estime également le syndicat. "Les acheteurs étrangers de hêtre et frêne nous ont déjà fait savoir qu'ils n'achèteraient plus de bois sans écorce en raison des dommages inévitables (gerces et bleuissement) qui résulteraient d'un transport de 30 à 60 jours en conteneurs", explique Charlie Mola, président du SFB. Les professionnels craignent notamment que les commandes des fabricants chinois de parquet soient annulées alors même qu'elles représentent une part importante des exportations du bois français.

 

Autre incidence, la mise en place de ces normes représente un coût non négligeable pour l'ensemble des acteurs de la filière bois. Un transport plus long et donc plus cher. Mais surtout, cette nouvelle réglementation pourrait coûter la suppression de 10.000 emplois dans la filière bois, selon le SFB.

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