FORMATION. Depuis que la crise dans le secteur du bâtiment est terminée, les entreprises ont de plus en plus besoin d'apprentis qualifiés. Mais elles peinent à en trouver, faute à la mauvaise image de l'apprentissage. Pour changer la donne, les acteurs du bâtiment mette en avant les atouts d'une telle formation.

A l'occasion du salon de l'apprentissage qui se tient porte de Versailles à Paris, les 2 et 3 février, la FFB Grand Paris entend bien promouvoir l'apprentissage dans le secteur du bâtiment et ainsi attirer des candidats de qualité. Alors qu'il y avait plus de 90.000 apprentis dans la filière du bâtiment avant la crise de 2008, ils ne sont plus que 45.000 aujourd'hui. Une situation qui pose problème au moment où les entreprises ont justement besoin de trouver des apprentis qualifiés. "Aujourd'hui, les entreprises se volent les meilleurs entre-elles en leur offrant des salaires plus élevés", nous confie Jean-Luc Tuffier, président de la FFB Grand Paris qui craint que cela "fasse augmenter les coûts de construction".

 

 

Il faut donc séduire les jeunes. Mais comment ? Quels sont les freins à lever ? Jean-Luc Tuffier nous explique qu'aujourd'hui lorsque les parents sont interrogés sur la question de l'apprentissage, ils estiment que c'est une bonne chose. Mais lorsqu'il s'agit de leur enfant, la réalité est tout autre. Beaucoup pensent que c'est réservé aux mauvais élèves. "Le premier à inculquer cela, c'est l'Education nationale", déplore Jean-Luc Tuffier. En 2008, il y avait plus de jeunes apprentis que de places, aujourd'hui la tendance est inverse, ce qui fait que "depuis quelques temps, il est dur de trouver de bons élèves", nous dit-il expliquant que les entreprises ne peuvent donc plus faire de sélection et par conséquent que le niveau a baissé. "Les classes sont remplies de gens pas toujours motivés et les bons élèves sont orientés vers d'autres filières," regrette-t-il.

 

Des possibilités d'évolution de carrière

 

Pourtant, en Île-de-France, les projets du Grand Paris et des jeux olympiques vont générer du travail dans la construction pour plusieurs années. Une opportunité pour les entreprises mais aussi pour les jeunes. "Ceux qui arrivent aujourd'hui dans ce secteur auront des possibilités d'évolution de carrière", souligne Jean-Luc Tuffier. Ajouté à cela, le départ en retraite de nombreuses personnes issues du babyboom qu'il faudra remplacer. Mais "on est déjà en retard" s'inquiète le président de la FFB Grand Paris pour qui "c'est un vrai problème". "Des classes vont s'ouvrir mais il y aura pas assez de candidats". Il faut donc changer les mentalités. "Les manuels travaillent aussi et surtout avec leur tête", tient-il d'ailleurs à faire valoir.

 

Les acteurs du bâtiment sont conscients des manques d'apprentis et ont déjà commencé à passer à l'action. Par exemple, Jean-Luc Tuffier nous explique que la FFB participe à des salons sur l'apprentissage, à des journées porte ouverte dans les CFA et promeut ses métiers lors des coulisses du bâtiment, comme celles organisées en octobre 2017. Lors de cette dernière opération, le président de la FFB Grand Paris nous explique que près de 1.400 jeunes issus de collèges franciliens ont pu visiter des chantiers et découvrir les différents métiers. Pour lui, la réussite de ces actions dépend "de la volonté des collèges à nous accueillir dans leur établissement". Il se dit d'ailleurs favorable à la proposition émise lors de concertation sur l'apprentissage d'imposer aux collégiens une journée des métiers en entreprise.

 

De l'importance du témoignage

 

 

Enfin, pour changer la perception des parents et des élèves, rien de tel que les témoignages. Ainsi, lors de visite de collèges les chefs d'entreprises valorisent leur métier et peuvent mettre en avant les possibilités d'évolution de carrière. Et qui mieux que des jeunes pour s'adresser aux jeunes ? A l'occasion du salon de l'apprentissage à Paris, la FFB Grand Paris a choisi de donner la parole à six jeunes apprentis. Issus d'horizons et de parcours différents chacun d'eux livrent leur témoignage tout en citant les avantages d'une telle formation.

 

Sur le selon de l'apprentissage qui a lieu ces 2 et 3 février à Paris porte de Versailles, des apprentis seront présents sur le stand de l'Union des Fédérations du Bâtiment d'Île-de France. L'occasion pour eux de témoigner et de réaliser des démonstrations.

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