Les ministres Muriel Pénicaud, Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal ont lancé ce vendredi les quatre groupes de travail chargés de mener la concertation sur la réforme de l'apprentissage. Ils rendront leurs conclusions d'ici à la fin janvier-début février 2018.

Top départ pour la réforme de l'apprentissage. Les ministres Muriel Pénicaud (Travail), Jean-Michel Blanquer (Education) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) ont officiellement lancé, le 10 novembre 2017, quatre groupes de travail chargés de mener la concertation.

 

 

Chapeautés par Sylvie Brunet, membre du Conseil économique social et environnemental, ces quatre groupes de travail* se pencheront sur le parcours et le statut de l'apprenti, l'organisation des centres de formation, l'organisation des diplômes et le mode de financement.

 

Un projet de Loi prévu l'année prochaine

 

Rappelons que cette première réunion est le début d'un processus qui doit aboutir à la remise d'un rapport aux trois ministres "fin janvier 2018-début février 2018". Ils s'en inspireront pour rédiger le projet de Loi qu'ils comptent transmettre au Parlement au printemps, pour une adoption définitive avant la fin de l'été.

 

"Nous ne sommes pas réunis autour de cette table pour faire une énième réforme paramétrique de l'apprentissage, a affirmé la ministre du Travail. Nous sommes réunis autour de cette table car il y a un peu plus de six mois, le président de la République a été élu après avoir présenté aux Français un programme de transformation de notre pays. Parmi les chantiers présentés dans la campagne, figure non pas une réforme, mais une transformation de l'apprentissage."

 

"Nous avons besoin, sur l'apprentissage, de faire une révolution copernicienne pour rendre plus attractive cette voie de réussite qui souffre encore d'une image de rejet, de relégation", a-t-elle affirmé également dans son discours. Le développement de l'apprentissage "n'est possible que si nous refondons le système à partir des jeunes et des entreprises."

 

420.000 apprentis pendant l'année scolaire 2016-2017

 

Les chiffres sont "cruels", a reconnu la ministre : "Nous stagnons autour d'un peu plus de 420.000 apprentis pendant l'année scolaire 2016-2017, soit 7% des jeunes de 16-25 ans et nous formons ainsi deux à trois fois moins de jeunes par apprentissage que dans les pays qui ont fait significativement reculer le chômage des jeunes."

 

Le Gouvernement ne se fixe pas d'objectif chiffré, conscient toutefois que "cela va mettre des années à s'amplifier réellement".

 

"Une trentaine de freins" à l'apprentissage ont été repérés, a reconnu la ministre du Travail, citant notamment l'impossibilité d'entrer dans le dispositif en cours d'année, "la lenteur" pour créer ou rénover une formation, et le manque de passerelles lorsqu'un jeune rompt son contrat en cours d'année.

 

Pour les lever, Muriel Pénicaud souhaite que "les entreprises s'engagent plus dans la co-construction du contenu des diplômes et qu'elles puissent davantage piloter les centres de formation en fonction de leurs besoins". Jean-Michel Blanquer a, lui, défendu l'idée de "campus" uniques regroupant lycées professionnels, centres de formation des apprentis (CFA), universités et laboratoires de recherche, pour "dépasser des clivages qui n'ont pas lieu d'être" entre l'enseignement scolaire et l'apprentissage.

 

 

Le financement et la gestion de l'apprentissage au coeur des préoccupations

 

Enfin, les Régions, inquiètes de perdre leur autorité sur la gestion de l'apprentissage dans la prochaine réforme du Gouvernement, ont exprimé, le 10 novembre, leur préoccupation. Après avoir présenté leurs 18 propositions, la veille de la rencontre avec le Gouvernement, les collectivités ont appelé à ce qu'elles "restent les autorités qui régulent le dispositif." "Nous n'entrerons pas dans des débats purement défensifs institutionnels", leur a répondu, la ministre du Travail. A suivre.

 

*Les groupes de travail sont pilotés par Paul Quénet (Education nationale), Morad Ben Mezian (France Stratégie), Jean-Philippe Cépède et Julien Nizri (Centre Inffo).

 

 


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