D'après une étude dévoilée, ce lundi 2 septembre, par le cabinet Deloitte, les principaux groupes européens du secteur de la construction continueront à miser sur l'international en 2013 et en 2014 pour répondre à la "contraction continue" du secteur en Europe. Découvrez quelles sont les majors françaises dans le top 10.

Parmi les 20 premiers groupes européens côtés du secteur, 11 ont réalisé plus de la moitié de leur chiffre d'affaires hors de leur marché domestique en 2012 et cette proportion a progressé de 6 points entre 2010 et 2012, rappelle ce lundi 2 septembre, l'étude du cabinet d'audit et de conseil Deloitte. Ainsi, en 2012, le français Vinci est resté le premier groupe coté européen du BTP, en termes de chiffre d'affaires comme de capitalisation boursière. Dans le classement par chiffre d'affaires, il devance l'espagnol ACS et un autre français, Bouygues, suivi du groupe allemand Hochtief, du suédois Skanska, et Eiffage pointe à la sixième place. De son côté, Colas est classé à la huitième position.*

 

Vers l'internationalisation et la diversification
L'internationalisation et la diversification, telles sont les "recettes miracles" des grandes entreprises européennes de BTP pour 2013 et 2014, à en croire la dernière étude du cabinet d'audit et de conseil, Deloitte. Cette stratégie paie ainsi pour les 20 premiers groupes du secteur qui voient leur chiffre d'affaires progresser de 7 % en 2012, alors que le volume d'activité de la construction dans l'Union européenne régressait de 2,8%, souligne aussi l'étude. "Effectivement, nous constatons une bonne résistance des acteurs de la construction en Europe malgré une conjoncture économique très difficile, nous explique Marc de Villartay, associé chez Deloitte et spécialiste de la construction. Leur chiffre d'affaires a donc augmenté de 7 % en 2012, ce qui représente une performance notable dans ce domaine."

 

Par ailleurs, la morosité européenne devrait se poursuivre, d'après Eurostat, l'organisme de statistiques de l'Union européenne, qui voit les dépenses dans le secteur reculer de 2,2% cette année et encore de 1,4% en 2014. "Dans ce contexte, le maintien d'une demande faible en Europe conduira les grands groupes européens à renforcer leur présence internationale", ajoute Marc de Villartay. Par conséquent, les grands noms du BTP cherchent notamment à se porter candidats aux grands contrats dans les pays émergents, où le besoin d'investissements en infrastructures demeure particulièrement massif. Et au responsable de chez Deloitte de préciser : "Les grands groupes européens sont très bien placés sur les projets complexes pour la qualité de leur capital humain et leur capacité à livrer des projets clé en main. L'internationalisation passe aussi par l'acquisition d'entreprises, de façon à disposer de plateformes stables dans de nouveaux pays en croissance."

 

Pour rappel, l'Allemagne et la France demeurent les marchés les plus dynamiques de l'Union Européenne avec des investissements de l'ordre de 260 milliards d'euros. Toutefois, on estime que le volume de construction en 2013 dans l'Union Européenne atteindra 1.27 trillion d'euros, soit le niveau le plus bas observé depuis le milieu des années 90, complète l'étude. Toutefois, d'après Marc de Villartay, "on peut s'attendre dans ce contexte à la disparition d'acteurs européens sur les marchés difficiles année après année. On peut faire allusion aux acteurs espagnols, portugais et polonais…"

 

*Le classement par volume des ventes (sociétés cotées en Europe)
1.Vinci (France) 38.634 millions d'euros
2.ACS (Espagne) 38.396 millions d'euros
3.Bouygues SA (France) 33.547 millions d'euros
4.Hochtief AG (Allemagne) 25.528 millions d'euros
5.Skanska (Suède) 14.861 millions d'euros
6.Eiffage (France) 14.035 millions d'euros
7.Balfour Beaty (Royaume-Uni) 13.439 millions d'euros
8.Colas (France) 13.036 millions d'euros
9.Strabag SE (Autriche) 12.983 millions d'euros
10.FCC (Espagne) 11.152 millions d'euros
Source : Deloitte

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