L'ouvrage, qui fêtera ses sept ans en décembre 2011, a l'âge d'effectuer une inspection détaillée. Depuis ce lundi et jusqu'au 4 novembre, le contrôle va se dérouler à l'aide d'un drone, spécialement développé pour les besoins de cet édifice aux dimensions exceptionnelles.

L'Homme a ses limites et certains aspects et détails de l'ouvrage vont être observés par le biais d'un drone. Lors de sa livraison en 2004, le viaduc a été garanti pour 120 ans. Si, chaque année, l'ouvrage monumental subit de nombreuses vérifications, tous les six ans, il est nécessaire de faire un «check-up» complet de l'édifice.

 

Cet avion sans pilote va donc scruter les 2.640 m de long de l'ouvrage dominant le Tarn à 343 mètres de hauteur, ainsi que ses 84.000 m2 de piliers. Pour cela Eiffage a missionné Diadès (Diagnostic et durabilité des structures), société du groupe Setec, pour une opération vérification où une vingtaine de techniciens et d'experts passeront durant deux mois tablier, corniches, haubans et autres piles au peigne fin.

 

«Une véritable autopsie de l'ouvrage»
«C'est une obligation contractuelle qui permet d'obtenir au final une véritable autopsie de l'ouvrage, rappelle Sylvestre Gallice, responsable chez Eiffage du suivi et de l'infrastructure du viaduc de Millau. Nous allons pouvoir la comparer avec celle réalisée en 2005. Ce sont 1.000 kilomètres de soudures, 80.0000 m2 de surfaces de piles à inspecter. C'est pour cette raison que nous faisons appel à des techniques particulières à l'image de l'utilisation du drone.»

 

Doté d'un appareil numérique, l'avion transmettra des prises de vue vidéo analysées en temps réel. Elles pourront donner des images des défauts éventuels réalisées à une distance de 2 à 4 mètres. L'engin est opérationnel par temps de pluie ou de brouillard contrairement aux travaux des acrobates régulièrement sollicités pour ce type d'inspection, et il supporte le vent jusqu'à 12 m par seconde (environ 40 km/heure), d'après la société Eiffage.

 

Drone du viaduc de Millau web bis
Drone du viaduc de Millau web bis
La grande visite, qui se poursuivra en principe jusqu'au 4 novembre, représente 3.000 heures de travail pour les inspecteurs qui peuvent former jusqu'à neuf équipes travaillant simultanément. «Nous n'avons pas d'inquiétudes particulières pour les résultats de l'inspection de l'édifice, ajoute Sylvestre Gallice. Toutes ces données seront par la suite transmises à l'Etat, le concédant de l'infrastructure.»

 

 


Un diagnostic bien rodé
Le suivi du viaduc de Millau s'établit tous les 6 ans. Il commence par une inspection détaillée très précise de tous les éléments du viaduc allant des piles (intérieur/extérieur) aux pylônes, en passant par les soudures du tablier, les peintures, les appuis, les culées, l'enrobé, les écrans brise-vent, les ancrages, les joints de chaussée, les haubans. Sa durée : environ 2 mois. Au milieu de ce cycle (3 ans), une visite intermédiaire moins précise est programmée et se focalise sur les principaux éléments de l'ouvrage. Durée : environ 1 mois. Les autres années, une visite plus générale est organisée, avec des contrôles ponctuels ciblés.

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