Alors que les deux groupes Lafarge et Holcim viennent de franchir une étape avec la cession de cimenteries exigées par Bruxelles à l'industriel irlandais CRH, la Confédération suisse a ouvert une enquête après des soupçons de délit d'initié lors de la fusion annoncée en avril dernier. Précisions.

Avant de respecter et boucler la fusion prévue avant la fin du premier semestre prochain, le tandem franco-suisse Lafarge et Holcim rencontre depuis quelques jours un obstacle majeur. Qui est d'ordre juridique : d'après le journal helvétique "Neue Zürcher Zeintung am Sonntag" de ce dimanche 1er février, le ministère public de la Confédération suisse a ouvert une enquête après des soupçons de délit d'initié lors de la fusion entre les deux cimentiers annoncée en avril dernier.

Les premiers éléments de l'enquête étayent des soupçons

"Les deux entreprises ont dû annoncer leur projet au milieu d'une séance de la bourse, après que les actions des deux groupes ont fortement augmenté, signale le journal. Le parquet avait alors lancé de premières investigations sur un possible délit d'initié." Le ministère public de la Confédération a alors lancé des premières investigations sur un possible délit d'initié, précisant à la presse que les premiers éléments de l'enquête étayent ces soupçons. Interrogé par le journal helvétique, le ministère chargé de l'affaire n'a pas souhaité donner davantage d'informations sur la procédure en cours.

 

Si cette étape juridique est loin d'être franchie, les deux groupes cimentiers ont annoncé être entrés, ce dimanche 1er février 2015, en négociations exclusives avec l'industriel CRH sur la base d'un engagement ferme pour céder un certain nombre d'actifs.

 

Selon l'agence Bloomberg, l'irlandais se serait allié au fond KKR et permis une transaction de 6,5 milliards d'euros. L'opération sera alors financée par sa trésorerie par emprunt et par une augmentation de capital portant 9,99 % de ses titres. Toutefois, ce projet de cessions d'actifs sera soumis à l'accord des autorités de la concurrence compétentes et des actionnaires de CRH. A noter également, que ces cessions restent conditionnées à la finalisation du projet de fusion, qui inclut la réussite de l'offre publique d'échange et son approbation par les actionnaires de Holcim au cours du second trimestre 2015.

 

Dans l'attente de l'offre publique d'échange

"Avec ce projet de transaction dont la valeur reflète la qualité des actifs désinvestis, nous franchissons une étape majeure vers la création de LafargeHolcim, ont déclaré Wolfgang Reitzle, futur Président du Conseil d'administration, et Bruno Lafont, futur CEO du nouveau Groupe. Ce succès est une illustration de l'efficacité de la collaboration entre les équipes de Holcim et celles de Lafarge. Avec cette annonce, nous sommes plus que jamais en bonne voie pour finaliser la fusion au premier semestre 2015."

 

Désormais, il reste essentiellement à lancer concrètement l'offre publique d'échange d'Holcim sur Lafarge, à la réussir, et à obtenir l'approbation des actionnaires du groupe suisse, prévue au plus tard au second trimestre 2015.

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