Après le rejet du projet au Conseil de Paris, la maire de la ville, Anne Hidalgo, va porter l'affaire devant le tribunal administratif. Désormais, deux scénarios sont possibles : les votes montrés publiquement sont déclarés nuls et la délibération est adoptée ; on procède à un nouveau vote. En attendant, les réactions fusent.

"De nombreux élus UMP ont violé le secret du scrutin (…) et commis une grave irrégularité", s'est insurgé Anne Hidalgo, maire de Paris, dans un communiqué ce lundi 17 novembre 2014. Et pour cause, le vote pour la réalisation de la tour Triangle a été finalement rejeté, avec 83 bulletins contre, 78 pour, 1 bulletin nul et 1 non-votant. Du coup, l'élue parisienne a annoncé que la justice administrative sera saisie.

 

Le PS avait demandé un vote à bulletin secret, tandis que les opposants - les Verts, le centre et l'UMP - prônaient la transparence du scrutin. "Si contre toute morale politique, vous imposiez le vote secret, si vous choisissiez de défendre la liberté des lobbies d'exercer leurs pressions, plutôt que la liberté des Parisiens de savoir qui a voté quoi, nous le contesterions jusqu'au bout, et pour notre part, nous montrerions publiquement chacun le bulletin de votre que nous mettrons dans l'urne", avait prévenu Nathalie Kosciusko-Morizet, présidente du groupe UMP. Une menace mise à exécution ce lundi matin. "Nous avons gagné", a réagi NKM. De son côté, la mairie refuse l'idée d'une défaite. "Ce n'est pas une défaite politique pour Anne Hidalgo (…) Nous sommes dans une situation où les gens n'ont pas voté en conscience", a estimé, pour sa part, Jean-Louis Missika, au micro de l'AFP. Autre soutien de la tour, l'Association du Grand Paris a estimé qu'il était temps "d'entrer dans le 21e siècle" et que le Grand Paris "affirme sa créativité architecturale avec ses contemporains !".
Ce mardi matin, Jean Nouvel a déploré la décision sur France Inter : "En France, on est dans une situation où il faudrait que l'architecture ne se voit pas. Le problème d'une tour, c'est qu'elle doit être fière et se voir".

Eviter le scénario d'aujourd'hui

Quelle issue désormais ? "Soit tous les votes qui ont été montrés sont déclarés nuls, et la délibération est adoptée ; soit il doit être procédé à un nouveau vote", a expliqué l'adjoint au maire de Paris en charge de l'urbanisme. "Vraisemblablement, je crois que nous irons vers un nouveau vote", nous a confié, ce lundi, Olivier Rigaud, coordinateur du collectif contre la tour Triangle. Satisfait de l'issue du scrutin, il prévient : "Si j'étais à la place d'Anne Hidalgo, j'éviterai de refaire le même scénario".

 

Pour rappel, la délibération devait autoriser le déclassement de la parcelle sur laquelle doit être construite la tour imaginée par les architectes suisses Herzog & de Meuron. L'étape suivante devait être la signature d'une promesse de bail et d'un bail à construction relatif à la réalisation de l'édifice. Anne Hidalgo avait indiqué, il y a plusieurs jours, qu'elle était même prête à revoir le projet... A suivre.

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