Depuis plusieurs années, la tour Montparnasse subit des gros travaux de désamiantage en site occupé. Un chantier qui serait dangereux pour les occupants et les intervenants selon certaines associations. De cette opération délicate, découleraient d'autres problèmes dont celui de la sécurité incendie. Explications.

La question autour de la sécurité à la tour Montparnasse n'en finit pas. Après plusieurs alertes concernant la pollution à l'amiante du gratte-ciel parisien, un article du Figaro parle aujourd'hui d'un risque autour de la sécurité incendie.

 

Un problème qui serait lié au chantier de désamiantage en cours dans les étages de l'immeuble. Selon le quotidien, les moteurs des gaines de désenfumage "ne se déclencheraient plus automatiquement comme le prévoient les normes". Il faudrait donc passer par une intervention manuelle qui serait toujours selon le quotidien "moins sûre". Un point que les copropriétaires de la tour réfutent : "L'extraction des fumées reste en automatique, seule la partie soufflage passe en manuel. Une procédure acceptée par la réglementation qui accorde des mesures complémentaires lors de travaux dans les immeubles de grandes hauteur (IGH)", nous confie un porte-parole des copropriétaires. Et d'ajouter : "Les moteurs sont vérifiés une fois par an comme le demande la législation. Et une personne est attribuée 24h24 au cas où un déclenchement manuel serait nécessaire".

Les copropriétaires se veulent rassurants

 

Reste que selon le journal, les problèmes de moteurs pourraient entraîner des renvois d'air "amianté" s'ils étaient déclenchés puisque la présence de ce matériau a été constatée dans les gaines de désenfumage. Mais, la copropriété tente de rassurer. Dans un communiqué daté du 24 février 2015, elle précise "qu'un Dossier Technique Amiante (DTA) actualisé a été présenté à la Préfecture de Paris, à la CRAM, à l'Inspection du Travail et à l'ARS (Agence Régionale de Santé).Il reprend les conclusions qui avaient été délivrées dans le précédent DTA et montre qu'il n'existe aucun élément nouveau en termes de risques pour les usagers de la Tour Montparnasse". Un porte parole nous assure également que 7 mesures d'air par jour ont lieu et qu'aucun dépassement n'a été constaté depuis l'arrêté préfectoral il y a un an et demi.

Un dossier épineux qui divise

Néanmoins, le dossier reste épineux. En parallèle de cette nouvelle polémique, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) annonçait ce jeudi avoir écrit au préfet d'Ile-de-France pour ordonner l'évacuation de la Tour Montparnasse et le désamiantage complet de l'édifice. Dans cette lettre, l'association critique les "négligences des copropriétaires" et estime que l'arrêté préfectoral pris le 13 août 2013 qui stipule qu'ils doivent "prendre les mesures de prévention adaptées afin de supprimer le risque d'exposition passive aux poussières d'amiante" est insuffisant. Elle épingle notamment la méthode choisie de procéder "petit bout par petit bout" au désamiantage, ce qui entraînerait selon elle, "des pollutions récurrentes des bâtiments". L'Andeva a précisé que le dernier dossier technique amiante (DTA) remis à la préfecture "révèle la présence d'amiante à de nombreux endroits qui n'étaient pas recensés précédemment". Ce sont donc deux points de vue qui s'opposent et rien ne semble pouvoir les accorder. Quant à la préfecture, elle se rangeait du côté des copropriétaires indiquant dans un communiqué qu'il n'y avait "aucun danger pour les occupants".

 

actionclactionfp