Le Conseil régional d'Île-de-France a voté un plan de soutien au développement de la méthanisation des déchets organiques agricoles. Une filière naissante gage d'énergie verte, durable et locale qui doit multiplier par six sa production d'ici à 2020.

La méthanisation consiste à transformer les déchets organiques en énergie, puis en engrais naturels, au sein d'installations closes où ils sont digérés en absence d'oxygène. La région Île-de-France estime son potentiel local à environ 9.000 GWh/an (grâce à 11 millions de tonnes valorisés), un chiffre considérable qui permettrait de couvrir plus de 10 % de toute la consommation énergétique francilienne. Son conseil régional a donc décidé de voter à l'unanimité un plan de soutien à cette énergie renouvelable comportant une première enveloppe d'aides de 6 M€ à destination des collectivités locales, coopératives, associations, PME ainsi qu'aux exploitants agricoles et aux établissements publics. Les subventions pourront prendre la forme de financements d'études en amont ou de participation aux investissements nécessaires à la mise en place du projet. "Au sein de cette filière encore naissante, beaucoup de porteurs de projets se heurtent actuellement à des difficultés de financement et à une phase de développement longue et coûteuse qui constituent autant de freins à leurs initiatives", précise la région.

 

6 ans et 6 M€ pour multiplier la production par 6
L'institution a fixé comme objectif de multiplier par six la production de biogaz en Île-de-France, afin d'atteindre en 2020 les 2.000 GWh/an. A l'heure actuelle, onze unités de méthanisation sont opérationnelles dans la région, dont neuf exploitent les déchets ménagers. Le gaz produit est soit injecté dans le réseau de distribution (une unité), soit brûlé sur place afin de produire de la chaleur et de l'électricité (dix unités). Leur nombre devrait donc être multiplié pour friser la soixantaine d'installations en 2025. Le conseil régional prévoit que 70 % de la ressource organique proviendra de l'agriculture locale. Corinne Rufet, la vice-présidente de région en charge de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Energie, déclare : "Développer la méthanisation c'est utiliser les déchets d'aujourd'hui pour créer l'énergie renouvelable et les emplois de demain ; la méthanisation c'est une application concrète de l'économie circulaire". La région estime que la production de biogaz assurera une certaine indépendance énergétique au territoire, qui importe aujourd'hui 90 % de sa consommation, et procurera de l'emploi et un certain équilibre entre les territoires urbains et ruraux.

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