La justice s'est emparée du plan de licenciement prévu par le fabricant d'ampoules, situé près de Strasbourg. Elle devra déterminer si les procédures de licenciements et de baisse de salaires sont légales.

Le tribunal de grande instance de Saverne, dans le Bas-Rhin, a commencé à examiner le plan social du fabricant d'ampoules à incandescence Osram, qui prévoit108 licenciements et des baisses des salaires imposées pour près de 500 salariés. La direction du site de Molsheim avait en effet proposé à ses salariés de baisser de 12,5% leur taux de rémunération horaire sur trois ans afin de «pérenniser l'emploi», une proposition refusée par environ 120 salariés, d'après le syndicat Force Ouvrière. «C'est écrit noir sur blanc (…) : ce sont les personnes qui ont refusé l'avenant au contrat de travail qui vont être licenciées», avait alors dénoncé le syndicat.

 

Maître Ralph Blindauer, l'avocat des salariés, s'est dit très confiant d'obtenir gain de cause face à «l'illégalité grossière» de la procédure. L'avocat de la société, Maître Gilles Bélier, a insisté de son côté sur le «conflit de logiques» au cœur de cette affaire : environnementale, économique et sociale. En effet, une directive européenne de 2005 impose aux industriels la reconversion vers des ampoules économiques à durée de vie plus longue. Ce changement entraîne une baisse de la production selon la direction d'Osram, qui promet cependant de créer à Molsheim une ligne de production d'ampoules halogènes «Energy Saver» jusqu'ici fabriquées en Slovaquie, et de rapatrier de Berlin et d'Augsbourg des activités logistiques actuellement de 16 à 19% moins chères en Allemagne.

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