Le Président de la Fédération du Bâtiment a indiqué ce mercredi que l'activité du secteur devrait enregistrer un recul de 3% en 2010, par rapport à 2009. S'il a appelé à la prudence pour cette année, n'envisageant une embellie que d'ici à fin 2010, il a également réitéré le fait de ne surtout pas « arrêter tout l'environnement financier mis en place » ces derniers mois, qui aurait pour effet de « mettre en péril notre outil de production ». Détails.

Lors d'un point presse, Didier Ridoret a indiqué que l'activité du bâtiment a enregistré une baisse de 8% l'an dernier et engendré une perte de quelque 50.400 emplois sur 12 mois (-3.3%). A fin 2009, l'appareil de production du bâtiment comprenait donc près de 1.2 million de salariés et environ 82.000 intérimaires en équivalents temps plein, note la Fédération. Le Président a tenu à rappeler que ces chiffres ont pu être obtenus grâce notamment « au Plan de relance et aux mesures d'accompagnement qui ont porté leurs fruits », sans quoi le recul de l'activité estimé aurait « certainement avoisiné les 10% en 2009 et les 5% en 2010 », ajoute Didier Ridoret. De même, il a rappelé les contre-performances de la construction neuve de logements et de non résidentiel, alors que les chiffres de l'entretien-amélioration ne sont guère plus encourageants. Ainsi, ce marché a connu un recul plus important que prévu en 2009, à -2.5%, au lieu de -1.6% selon les prévisions de la FFB. « Nous fondons beaucoup d'espoirs sur les effets du Grenelle de l'environnement », a ajouté le Président. Qui a aussi expliqué que ce recul avait un lien avec l'industrie très affaiblie, dont les contrats de maintenance et d'entretien se sont fortement contractés.

 

Cri d'alarme
« En 2010, surtout, n'arrêtez pas ! », lance Didier Ridoret aux pouvoirs publics. « J'ai le sentiment qu'arrêter tout l'environnement financier mis en place mettrait en péril notre outil de production », a-t-il déclaré. C'est pourquoi il a réitéré sa vague de propositions déjà évoquée en fin d'année, qui devrait redonner la confiance nécessaire au redémarrage de l'activité : maintien du doublement du PTZ neuf jusqu'à fin 2010 ; pérennité des dispositifs tels que le pass-foncier et le Scellier ; accélération des opérations financées par le Grand emprunt national (campus et prisons, par exemple) ; maintien du taux réduit de TVA à 5.5% pour les travaux de rénovation (« on reste sur nos gardes », a indiqué le Président, suite aux déclarations récentes de François Baroin et ses intentions d'analyser certaines niches fiscales dans le but de réduire les déficits) ; poursuite de l'effort en matière de rénovation énergétique du parc HLM ; davantage de densification dans l'individuel et le petit collectif.

 

Le Président Ridoret a également évoqué le problème, à très court terme, des cessations d'activités faute de trésorerie suffisante des entreprises. « On se rend compte désormais que même les entreprises bien structurées connaissent des problèmes de trésorerie. Elles souffrent notamment des délais de paiement raccourcis et de la baisse des prix dont le niveau est extrêmement bas », a-t-il expliqué. A vouloir préserver l'outil de production et maintenir les commandes, ce sont les prix qui en ont pâti.

 

Enfin, concernant une reprise de l'activité qui tarde à venir, Didier Ridoret est resté sans explication face aux ventes exceptionnelles annoncées par les promoteurs et aux niveaux de stock bas : « Je constate que nos outils de production sont là, mais que les mises en chantier ne démarrent pas ! ».

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