Pour la fin de l'année 2014, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) annonce engager des fonds supplémentaires pour lutter contre la précarité énergétique, afin d'atteindre l'objectif de 50.000 logements rénovés. Une partie des 68 M€ débloqués sera déléguée aux préfets de région. Détails.

Le conseil d'administration de l'Anah a voté, ce mardi 7 octobre 2014, une capacité d'engagement supplémentaire d'un montant de 41 M€. En complément, 27 M€ de crédits du "Fonds d'aide à la rénovation thermique" seront également alloués aux préfets de région afin de renforcer les subventions du programme "Habiter mieux". L'objectif est d'atteindre les 50.000 logements rénovés énergétiquement d'ici à la fin de l'année 2014, en conformité avec le plan de relance du gouvernement, annoncé le 29 août dernier. En début d'année, 38.000 logements étaient concernés, chiffre porté à 43.000 en juillet, avec priorité aux familles les plus modestes vivant dans les conditions d'habitat les plus dégradées. Les fonds supplémentaires qui viennent d'être accordés, permettront également de répondre aux besoins de ces familles les plus pauvres.

100.000 rénovations de logements aidées depuis 2011

Lors de la même séance du mardi 7 octobre, le conseil d'administration a également voté, à titre expérimental, une nouvelle modalité de financement pour les travaux de réhabilitation réalisés par les occupants, de façon accompagnée ("auto-réhabilitation accompagnée"). Cette disposition sera applicable pour des dossiers de subvention déposés à partir du 1er janvier 2015, tandis qu'un premier bilan sera dressé à la fin de l'année prochaine afin d'évaluer l'efficacité de la mesure. L'Anah fait valoir que ce type d'opérations encadrées sur le plan de la sécurité du chantier et de la qualité des ouvrages, possède également une dimension d'insertion sociale pour le ménage concerné.

 

A la fin du mois de décembre 2014, l'Anah estime qu'il aura contribué à la rénovation thermique de 100.000 logements, pour un total de 1 milliard d'euros. Démarré en 2011, le programme "Habiter mieux" est progressivement monté en puissance : un peu plus de 5.000 foyers ont été aidés la première année, puis 11.000 en 2012 et 30.000 en 2013. Le gain énergétique moyen obtenu, suite à des travaux soutenus par les aides de l'Agence nationale de l'habitat, est de 39 %, pour les propriétaires occupants, une valeur bien supérieure à l'objectif de 25 %. Ce gain est même de 64 % pour les propriétaires bailleurs, entraînant une baisse des charges pour les locataires. Environ 90 % des logements gagnent ainsi un niveau d'étiquette DPE.

 

Qui sont les bénéficiaires du programme "Habiter mieux" ?
L'Anah a réalisé une évaluation de son programme, grâce à une enquête téléphonique du Credoc auprès de 1.200 personnes ayant reçu des aides entre 2011 et 2013. Environ 70 % des bénéficiaires résident en milieu rural (bourg, village, hameau, lieu isolé), et sont, dans un cas sur deux, âgés de plus de 60 ans. Côté activité, 45 % sont salariés ou en recherche d'emploi et 40 % sont retraités. Les niveaux de rémunération restent faibles : près d'un ménage sur deux vit sous le seuil de pauvreté (14 % dans la population générale). Les logements concernés sont énergivores, 90 % étant classés "E", "F" ou "G", en raison d'une isolation du toit ou des murs insuffisante.
Les travaux ont été lancés, dans 90 % des cas, pour réduire la facture de chauffage, mais également pour rendre l'habitat plus sain (80 %). Le principal bénéfice ressenti, suite aux travaux, est d'ordre financier (55 %) ou de celui du confort d'hiver (32 %). Plus de 80 % des personnes interrogées estiment qu'elles n'auraient pas effectué les travaux sans l'aide du programme, et elles sont 94 % à se déclarer satisfaites de l'accompagnement de l'opérateur.

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