Si la prudence en matière de recrutement reste de mise pour l'ensemble des secteurs, le BTP amorce toutefois une reprise assortie d'une certaine vigilance face aux enjeux économiques et politiques à venir. Détails avec la dernière étude du cabinet Hays.

Le secteur du bâtiment a amorcé une reprise en matière de recrutement. Les raisons ? Le grand nombre de projets en cours et des carnets de commandes bien fournis.

 

En effet, «depuis mi-2010, l'activité du secteur de l'entreprise générale du bâtiment a connu une reprise éloquente, entraînant une progression des besoins en recrutement de nos clients», confirme le cabinet de recrutement Hays. Qui précise que «l'émergence de nouveaux chantiers permet au secteur de la construction de logements de ne plus être l'unique valeur refuge (…) et qu'il peut désormais compter sur d'autres projets».

 

Par secteur, les PME/TPE devraient poursuivre leur croissance sur leur marché de prédilection, tandis que les grandes entreprises vont se focaliser sur des projets supérieurs à 4 M€. Ce surcroît d'activité, qui justifie le besoin conséquent de recrutements, n'avait pas été observé depuis longtemps, note le cabinet Hays. Dans le second œuvre, notamment dans les domaines du ravalement et de l'étanchéité, l'heure est aussi au développement. En outre, si les grands groupes anticipent leurs recrutements, les plus petites réagissent en fonction de besoins immédiats. Du côté de la maîtrise d'œuvre, la relance et la croissance sont bien présentes aussi, même si une « certaine opacité » persiste. Car globalement, ces espoirs sont soumis aux prochaines échéances électorales et au contexte économique fluctuant qui pourraient voir quelques projets reportés.

 

Visibilité difficile en 2012
Pour 2012, la situation s'annonce donc plutôt positive, les tensions sont à peine perceptibles, malgré une visibilité à cour terme. En termes de recrutement, les clients aussi bien que les candidats font preuve d'une même exigence, observe Hays. « Cependant, le volume d'embauches reste intéressant », poursuit le cabinet. En termes de postes, cette fois, les profils les plus prisés par les entreprises générales du bâtiment sont ceux de conducteur de travaux et d'ingénieur d'études - avec au moins 4 ans d'expérience. Ceci est notamment valable dans la région Ile de France où la majorité des grands projets est réalisée. Côté maîtrise d'œuvre, ce sont les chefs de projet, ainsi que les économistes de la construction qui sont visés, mais avec 5 à 7 ans d'expérience. De plus, avec l'avènement de nouvelles réglementations, les compétences en diagnostics énergétiques sont bienvenues, de même que celles portant sur les lots techniques comme l'électricité, la thermie ou la sécurité.

 

Enfin, il est intéressant de noter que les pratiques de recrutement ont évolué : recrudescence de profils atypiques ; niveaux de compétences et de technicité accrus ; capacité d'adaptation élevée… Côté rémunération, là aussi, les tendances sont autres : la tension et la pénurie de candidat impliquent que ceux-ci pourraient revoir leurs prétentions à la hausse. Dans le second œuvre, l'équilibre entre salaires et expériences semble respecté. «Malgré tout, l'effet de pénurie impacte ce secteur et impose des salaires relativement élevés dès la prise de poste», constate le cabinet Hays. Dans la maîtrise d'œuvre, les diplômes conservent une importance, notamment pour les postes de chef de projet ou de projeteur. Mais la nouveauté, ce sont les «welcome bonus», sortes de primes exceptionnelles et «véritable alternative en matière de rémunération» qui profitent aux candidats.

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