Politiques énergétiques chinoise et indienne, développement des solutions de stockage, soutien aux renouvelables… tous les sujets ont été soumis à l'avis des experts et des dirigeants français du secteur de l'énergie afin d'obtenir leur appréciation. Leurs avis sont-ils divergents ou convergents ? Découvrez les résultats de l'enquête du Conseil Français de l'Energie.

Le petit monde de l'énergie français est-il cohérent dans sa vision des principaux enjeux globaux ? Afin de le déterminer, le Conseil Français de l'Energie a soumis experts et dirigeants à un ensemble de questions afin d'évaluer l'impact potentiel, le degré d'urgence et le niveau d'incertitude de différentes tendances et mesures. En tout, une quarantaine d'enjeux ont été scrutés, répartis en quatre grandes catégories : "Risques et vulnérabilités macro-économiques" (16 enjeux), "Vision et technologies" (14 enjeux), "Géopolitique de l'énergie" (6 enjeux) et "Contexte et politiques énergétiques" (5 enjeux).

 

Globalement, il apparaît qu'il n'y a pas de grands écarts d'opinion entre les dirigeants et les experts. Le Conseil Français de l'Energie précise : "Selon les catégories, la convergence des appréciations est la plus forte sur les enjeux technologiques, et la moins forte sur les enjeux macroéconomiques". Et premier constat, "en 2015, ce qui empêche toujours les dirigeants et experts français de dormir reste, sans ambiguïté, la question du climat", COP21 oblige. Il n'y a, aujourd'hui, plus la moindre interrogation sur la pertinence de lancer des mesures d'efficacité énergétique : le temps est à l'action. A l'autre opposé des préoccupations, figure la question de l'usage des sols, "dont l'enjeu mondial est peut-être moins bien perçu qu'au niveau européen". Les enjeux liés à la croissance économique semblent moins présents que par le passé.

 

 

Du point de vue géopolitique, les experts et les dirigeants s'accordent sur l'importance majeure que joueront la Chine et l'Inde sur la scène énergétique mondiale. Ils se montrent également synchronisés en évoquant l'incertitude de la politique étrangère russe en matière d'énergie ou l'instabilité chronique de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient. Et les spécialistes français se montrent sceptiques quant à la cohésion européenne et à la capacité de mettre en œuvre une politique énergétique commune. Enfin, la question brésilienne, elle reste "peu prise en considération par les acteurs français". Dans la catégorie des politiques, l'enquête met en avant l'importance des nouvelles régulations et de l'organisation des marchés. Les subventions constituent un sujet de préoccupation à rapidement régler, selon l'ensemble des professionnels, alors que les barrières commerciales sont reléguées au rang de question mineure et peu urgente. Au palmarès des technologies, c'est la problématique du stockage qui apparaît la plus cruciale à résoudre, avec un impact potentiel énorme doublé d'une certaine incertitude sur la possibilité d'y parvenir. Autres enjeux évoqués, le recours aux énergies renouvelables, l'avenir du charbon et des hydrocarbures non conventionnels, les nouveaux modes de transport, les questions liées à la ville et les réseaux intelligents. Le captage du carbone et l'utilisation de l'hydrogène apparaissent, pour l'heure, moins primordiaux.

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