Dans ce contexte financier difficile, les entreprises voient rouge. Et si la construction avait été épargnée par les défaillances d'entreprises au second trimestre, cette tendance semble se retourner au troisième. Mais ce n'est pas tout, les dépôts de bilan sont en hausse de 6%. Explications.

Cette fois la construction ne sera pas épargnée. Si le deuxième trimestre était plutôt encourageant au niveau des défaillances d'entreprises, les derniers chiffres du cabinet d'analyse Altares n'épargnent cette fois personne.

 

Au total, 11.706 procédures de sauvegarde ont été prononcées par les tribunaux. Ce volume de procédures est en augmentation de 3,7% en comparaison du troisième trimestre 2011. Cette augmentation confirme que «l'économie a calé notamment du côté des PME les plus modestes», explique Altares.

 

Dans le détail, le bâtiment affiche 2.892 défaillances d'entreprise, soit environ +4% par rapport au troisième trimestre 2011. Pour l'immobilier, le chiffre est de 40, soit +22,7%. Mais ce n'est pas tout, l'étude souligne également des mauvaises performances du côté des dépôts de bilan. Dans la construction, ils sont en hausse de 6% : «La situation est tendue dans la maçonnerie générale ou de gros œuvre (+6%)», précise l'étude. Pour l'immobilier, c'est la chute avec des dépôts de bilan en hausse de 23% et ce sont les agences immobilières qui sont le plus impactées avec +58%. Dans les activités de services destinés aux entreprises, la sinistralité augmente de 15% dans le transport routier de marchandises.

 

Les petites entreprises en première ligne
Si la situation se détend sur le front des défaillances des PME de 50 salariés et plus, en revanche les difficultés s'accélèrent pour les PME de 1 à 49 salariés. 7.000 d'entre elles ont défailli cet été, «c'est 11% de plus qu'un an plus tôt et autant qu'au cours de l'été 2009», indique Altares. Ainsi selon Thierrry Million, responsable des analyses Altares, «cette tendance marquée quant à la fragilité des petites PME ou TPE doit inciter leurs fournisseurs à redoubler de vigilance sous peine de devoir supporter le transfert du risque vers leurs propres sociétés. La dernière analyse Altares des comportements de paiement des entreprises soulignait que près de 6% des entreprises de moins de 10 salariés réglaient leurs fournisseurs avec un retard supérieur à 30 jours. Or, si la commission européenne regrettait dans un communiqué du 5 octobre que le retard de paiement des factures puisse être encore considéré par beaucoup comme une pratique tout à fait acceptable, nous devons rappeler qu'une défaillance sur quatre est due à des retards de règlement».

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