ARCHITECTES. Lors de ses vœux, la présidente du Conseil de l'Ordre des architectes a réaffirmé le rôle central qu'elle veut donner à la profession dans l'élaboration des politiques publiques de la construction et de l'aménagement, avec un mot d'ordre : la sobriété, qu'elle soit énergétique ou foncière.

Après la première année pleine de son mandat, Christine Leconte est satisfaite d'avoir pu "déployer" l'action du Conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa), renouvelé fin 2021. Elle en a fait part lors des vœux officiels de l'Ordre, le 11 janvier, à Paris. Une dynamique qu'elle souhaite approfondir en 2023, notamment dans le cadre de sa participation au Conseil national de la refondation (CNR) thématique sur le logement.

 

Ainsi, avec son plaidoyer "L'architecture comme solution", présenté dans le cadre de la campagne présidentielle, le Cnoa a posé sa vision du "changement sociétal qui doit s'opérer dans le secteur de la construction et de l'aménagement", entre sobriété énergétique et "lutte contre le gaspillage des terres". Ce plaidoyer sera "décliné localement, en mettant en avant des exemples opérationnels et les meilleures pratiques, et des propositions concrètes qui peuvent être traduites de manière opérationnelle", annonce Christine Leconte.

 

 

Parmi les initiatives lancées en 2022 et qui se déploieront en 2023, figure le dispositif "1 maire, 1 architecte", lancé récemment. "Très remarqué par les associations d'élus et de nombreux maires qui s'y associent depuis", il sera "poursuivi tout au long de l'année et renforcé".

 

 

CNR Logement : les travaux des groupes thématiques ont commencé

 

L'année 2023 sera marquée par la participation des architectes à deux grands cycles de concertation et d'élaboration des politiques publiques : le CNR Logement et la Stratégie française énergie-climat (Sfec). La première, lancée le 28 novembre, vise à promouvoir "à la fois le logement pour tous, des pratiques plus qualitatives de construction, et enfin la transition écologique à travers ce secteur", explique la présidente.

 

Christine Leconte co-pilote l'un des trois groupes de travail : celui visant à "faire du logement l'avant-garde de la transition écologique". Avec la députée Marjolaine Meynier-Millefert, elle a "démarré les travaux qui réunissent autour de la table une cinquantaine de professionnels du secteur". "Nous sommes partis de cas concrets, et nous aborderons des thématiques vastes allant de la stratégie territoriale à la formation, de l'investissement dans une construction responsable à la nécessité d'aider à tenir les objectifs fixés pour 2050".

 

 

Energie-climat : trouver l'équilibre qualité/transition

 

Pour l'élaboration de la Sfec, qui alimentera les prochaines lois sur l'énergie et le climat, le Cnoa a "un rôle majeur", puisqu'il pilote les groupes de travail sur la rénovation du parc existant et sur l'aménagement opérationnel. "Il a contribué à l'émergence de consensus, comme sur la nécessité de massifier les rénovations globales des bâtiments, ou sur celle d'adopter un aménagement mixte et sobre en foncier".

 

"De nombreux élus et services de l'Ordre sont engagés dans ces travaux. Dans toutes nos interventions, nous rappelons que la transition écologique est indissociable de la qualité de notre cadre de vie et ne peut pas être abordée uniquement sous l'angle énergétique et technologique. Pas de densité sans qualité, pas de projet sans acceptabilité de celui-ci, il faut remettre les habitants au centre des projets. Cet équilibre qualité/transition est nécessaire", martèle Christine Leconte.

 

 

87% des architectes ont réalisé des opérations de rénovation en 2020

 

La sortie de Archigraphie en décembre, ouvrage qui apporte "un panorama large de l'état de la profession aujourd'hui", a montré "l'engagement des architectes dans la transition écologique, dans l'utilisation des matériaux écologiques et recyclé, ou l'activité de la rénovation est forte". Ainsi, rappelle-t-elle, "87% des architectes ont réalisé des opérations de rénovation en 2020".

 

D'autres signaux sont cependant "moins positifs", tels que le nombre de diplômés en HMONP, l'habilitation qui permet de s'inscrire à l'Ordre, "semble bridée par des capacités d'accueil trop faibles dans les écoles d'architecture".

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