Châlons-en-Champagne réconcilie architecture et logement social (diaporama)

Fort d’un parc de 4200 logements sociaux pour une ville de 60 000 habitants, l’OPAC de Châlons-en-Champagne (51) développe de vastes programmes de construction et de réhabilitation. Son directeur général, Fabrice Loncol exprime sa philosophie en mettant en avant la fierté de se «réconcilier avec l’architecture» et retrouver une des vocations premières de la construction de logements sociaux selon lui, celle d’«être un laboratoire d’idées».

Deux projets récents viennent illustrer ces propos : la construction de 5 maisons individuelles d’architecte sur fondations existantes signées Gilles Dupré et celle d’une résidence de 9 logements collectifs HQE «la Colombière» par Yves Cardot. D’un côté, l’originalité, et de l’autre, le développement durable.

Des maisons « Streamliner »

Inspirées de Jean Prouvé et Chareau, les maisons de Gilles Dupré marquent par leur originalité. Elles veulent montrer selon l’architecte le «dynamisme» et la «fluidité» de l’acier par des couleurs vives et une forme «emballée» rappelant celle d’une locomotive ou d’un mobile-home américains de type «streamliner».
La volumétrie, très importante et «fantasme» de l’architecte, est renforcée par un décrochage de type «bow window» pour augmenter encore l’espace. Le projet, fondé sur la déconstruction première de préfabriqués des années 60, présente à l’arrivée 4 logements individuels de 110 à 118 m² sur un niveau avec des sous-sols très vastes, et une dernière maison de 126 m² sur deux niveaux pour un coût total de 829.037 € TTC à 1.160 € TTC/m² (surface utile).

Environnement et espace individuels et conviviaux

La «Colombière» est quant à elle une résidence aux normes HQE de 9 logements sociaux répartis sur 5 étages. C’est le premier établissement HQE construit par cet OPAC, ce qui en fait la référence régionale. Avec une originalité : celle d’avoir «fonctionné à l’envers» en partant des plans pour intégrer l’HQE et non l’inverse. L’équipe était entourée du pôle Qualité Environnementale de la FFB et de l’ADEME régionales.
La volonté d’Yves Cardo était de pallier le manque d’échanges entre les individus, en invitant les résidents à être dans des espaces conviviaux et ouverts, tout en leur donnant l’illusion d’habiter dans une maison et non un appartement. Il lui fallait également intégrer le projet dans un quartier hétéroclite : une église imposante en face, une maison à colombages et d’autres bâtiments plus récents.
Pour parvenir à concilier tous ces éléments, l’architecte a opté pour un bâtiment fragmenté offrant pour chaque logement des accès et des terrasses-jardins privatifs reliés chacun par un vaste escalier central. Le coût total de l’opération représente 991.976 € pour une surface habitable de 793 m² (1.140 € TTC/m², surface utile).
Devant la réussite de telles opérations, l’OPAC affirme sa volonté de continuer dans cette voie en projetant la réalisation du premier bâtiment HQE passif de 18 logements sociaux. Le permis devrait être délivré avant la fin décembre.

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