Le Premier ministre a indiqué, dans un courrier adressé au Maire de Paris, que l'Etat ne signerait pas la convention avec la Ville relative aux travaux préparatoires de l'aménagement des voies sur berges, évoquant plusieurs difficultés qui n'auraient pas été encore réglées. Bertrand Delanoë juge cette décision « inacceptable ».

C'est sur la problématique des transports que François Fillon a épinglé le projet d'aménagement des voies sur berges présenté par la Ville de Paris, et plus particulièrement les projets concernant la rive gauche. Dans un courrier adressé, jeudi dernier, à Bertrand Delanoë, maire de Paris, il souligne « l'absence réelle d'offre alternative en matière de transports collectifs », reconnaissant toutefois que des études sont en cours à l'horizon 2013. A ce titre, il demande que « l'Etat puisse disposer d'une étude de la ville, précise et indiscutable, relative aux reports de circulation envisageables ». Souhaitant obtenir « des outils nécessaires pour évaluer et maîtriser la circulation automobile », il a, en outre, pointé le problème des nuisances sonores, qui doivent être « anticipées ». Le Premier ministre a finalement conclu que « l'Etat n'entend pas signer de convention avec la ville de Paris, ou prendre toute décision relative aux travaux préparatoires prévisionnels, tant que les difficultés exposées (…) n'ont pas été réglées ».

 

Réactions
Colère et réaction immédiate du maire de Paris, via un communiqué dans lequel il juge ce « diktat du Gouvernement inacceptable dans sa méthode, son contenu et son principe ». Il fustige ainsi cette décision, qui intervient alors que le projet est lancé depuis trois ans. Il rappelle que la commission d'enquête a rendu un avis favorable et que l'Etat feint d'ignorer « que l'ensemble de ses réserves et recommandations ont été prises en compte par la Ville ». De même, il précise que l'Etat a déjà reçu, en octobre 2010, une étude sur les reports de circulation, qui aurait même été complétée en avril 2011. Celle-ci aurait été validée par les services du ministère de l'Equipement en juin dernier.
Sur leurs recommandations, la Ville a ainsi prévu la réalisation d'une troisième voie de circulation sur les quais hauts, en amont du Pont de la Concorde, précise le maire de Paris dans une lettre adressée au Premier ministre vendredi.

 

Rappelons que le projet - confié à Didier Fuselier, directeur de la grande manifestation culturelle «Lille 3000» - consiste à fermer la rive gauche à la circulation automobile sur plus de 2 km, de Solférino à l'Alma, tandis que la rive droite, véritable « autoroute urbaine », sera transformée en un boulevard parisien, équipé de feux rouges, où cohabiteront piétons, circulations douces et voitures. Les travaux, dont le montant est estimé à 40 M€ avec une dépense de fonctionnement annuelle de 2 M€, devaient débuter en mars prochain pour une livraison à l'été 2012.

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