Les investisseurs étrangers au Vietnam ont réclamé lundi aux autorités une ouverture au privé des grands projets d'infrastructures dans le pays, qui souffrent d'un développement trop lent et ralentissent la croissance.

Au cours d'une réunion du Vietnam Business Forum à Hanoï, les experts ont souligné combien la législation permettant la participation étrangère dans les grands travaux devait être simplifiée et ouverte.
"L'inquiétude générale est de savoir si le développement des infrastructures peut suivre le rythme requis et satisfaire une demande sans cesse en augmentation", a indiqué Jean-Michel Caldagues, membre du comité exécutif de la Chambre de commerce européenne.
"Déjà, dans certains secteurs, le développement est à la traîne et constitue une menace considérable pour l'investissement", a-t-il ajouté.

Même commentaire chez Tony Foster, de la chambre de commerce américaine, pour lequel ce problème explique la relative faiblesse des investissements américains au Vietnam.
"Les compagnies américaines veulent voir une participation privée dans les infrastructures", a-t-il expliqué. "Il n'est simplement pas viable que le gouvernement fasse tout, tout seul".

Le mois dernier, des problèmes techniques sur un câble sous-marin reliant le Vietnam à Hong Kong avait provoqué des coupures du courrier électronique de quelque 300.000 utilisateurs pendant plusieurs jours. Une panne évoquée comme l'une des manifestations d'un problème récurrent dans plusieurs secteurs.

Le système légal et l'imprévisibilité des décisions du gouvernement ont aussi été évoqués, après l'entrée en vigueur ces derniers mois de plusieurs textes provoquant la colère des investisseurs étrangers.

Le forum, organisé par la Société financière internationale (SFI), la branche investissement de la Banque mondiale, intervenait deux jours avant la rencontre informelle des pays donateurs et organisations multilatérales.

Les bailleurs, qui avaient promis au Vietnam en décembre dernier quelque 2,84 milliards de dollars pour l'année 2004, se réunissent à Vinh (centre) mercredi et jeudi, au coeur d'une province rurale très touchée l'hiver dernier par l'épidémie de grippe aviaire.

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