Le conseil d'administration du groupe cimentier Lafarge, qui vient de fusionner avec Holcim, a décidé d'accorder près de 6 millions d'euros d'indemnités de départ à son président-directeur général, Bruno Lafont. Les syndicats désapprouvent.

C'est à l'unanimité - et sans que Bruno Lafont ne participe au vote - que les membres du conseil d'administration de Lafarge ont décidé "de mettre fin aux mandats de président et de directeur général de M. Lafont, ainsi qu'à son contrat de travail datant de plus de 32 ans". Ils ont également autorisé le paiement de l'indemnité de départ, qui "ressort à près de 5,9 millions d'euros". Le conseil a ajouté qu'il avait "constaté l'atteinte des conditions de performance attachées à l'indemnité de départ contractuelle" et que donc la somme était due, irrévocablement.

 

Au mois de mai 2015, déjà, ce même conseil d'administration avait attribué au p-dg une "rémunération exceptionnelle" de 2,5 M€ pour son "rôle clef" dans le rapprochement avec Holcim, même si les termes avaient été revus à la hâte, au mois de mars, en faveur du cimentier suisse, plus performant financièrement.

Indignation des syndicats

Des décisions qui irritent les syndicats : "On ne sait plus entretenir nos actifs, mais pour le patron, il y a près de 6 millions d'euros", s'étonne Philippe Springinsfeld, coordonateur CFTC. Et d'ajouter : "Que certains patrons se goinfrent à ce point, on ne peut pas le valider. Le système doit changer. Il faut, à un moment donné, qu'on partage un peu mieux les richesses". Bruno Lafont s'est cependant permis de renoncer à une partie de sa rémunération de co-président du conseil d'administration de LafargeHolcim, d'un montant de 1,68 M€ par an, pour ne recevoir "que" les jetons de présence d'un administrateur ordinaire, soit tout de même 192.000 €.

 

Rappelons que le super-groupe LafargeHolcim a été officiellement inauguré ce 15 juillet et que c'est Eric Olsen, poulain de Bruno Lafont, qui a été placé à sa tête.

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