Après le nouvel accident d’ascenseur qui a coûté la vie à un adolescent parisien jeudi soir, élus, syndicat d’ascensoristes et office HLM ont souhaité que soit accélérée la mise aux normes du parc d’ascenseurs français. Toutefois, la profession doit faire face à un manque de main d’œuvre, et les délais entre la notification d’un marché et la réalisation des travaux peuvent être de plusieurs années. Réactions.

La Fédération des ascenseurs a exprimé vendredi sa «profonde émotion» après le nouveau drame qui a coûté la vie à un adolescent, la tête arrachée par un ascenseur. Le garçon de 14 ans, qui montait les escaliers, aurait été interpelé par des amis à l’étage inférieur, et aurait passé sa tête entre les grilles protégeant l’ascenseur, sans s’apercevoir qu’une cabine descendait. L’Opac (office de HLM de Paris) propriétaire de l’immeuble, a indiqué que cet ascenseur, un modèle des années 30, avait déjà été rénové mais que la protection extérieure de la cage, des grilles de 1,70 m de haut, n’avait pas encore fait l’objet de travaux.

Selon Koné, l’entreprise en charge de la rénovation, l'appareil «faisait partie des installations en cours de modernisation, dans le cadre d'un marché notifié en août 2007 portant sur 221 appareils, dont 93 concernés par le cas des gaines grillagées». L’intervention était programmée pour début 2009. Les travaux commandés à l’industriel par l’Opac concernent 1.000 appareils, ce qui équivaut à 120.000 heures de travail.

Le parc d’ascenseurs français, qui compte 430.000 cabines, est réputé le plus vétuste d’Europe. Sa rénovation, prévue par la loi Robien, est estimée à quatre milliards d’euros, à la charge des propriétaires. Elle doit se faire par échelons jusqu’en 2018. Mais la profession peine à recruter des techniciens. Suite au mouvement de grève des ascensoristes en octobre dernier, le gouvernement avait annoncé un plan d’embauches comprenant 1.500 emplois à court terme, et la mise en place d’un investissement dans la formation de ces embauchés.

«Accélérer la rénovation»
Brigitte Kuster, maire (UMP) du XVIIe arrondissement de Paris, où s’est déroulé le drame, a expliqué qu’il fallait «tirer les conséquences tout de suite», et souhaité que le plan de rénovation des ascenseurs de l'Opac, actuellement en cours, soit «accéléré». «Des ajustements sont nécessaires pour faire face à l'accroissement du plan de charge de la profession et s'adapter aux délais de décisions des propriétaires. La prolongation à fin 2010 de la première tranche de travaux va dans ce sens», a indiqué la Fédération des ascenseurs.

Besoin d’ouvriers qualifiés
L’Opac, pour sa part, a rappelé que la sécurisation de la cage est complexe techniquement. Il s’agit de disposer des grilles préfabriquées le long de la cabine, ou de tendre des filins du haut en bas de l'immeuble et autour desquels est tressée une sorte de résille. «Ces travaux demandent une grande qualification, très peu de gens savent le faire. Les travaux supposent un arrêt de cabines qui peut aller jusqu'à neuf semaines». L’office HLM indique par ailleurs que les cabines de ce type seront toutes sécurisées d’ici fin 2009.

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